La chronique de courir au féminin.com
Ah ça c’est un vrai titre de chronique ! Mais comment vouliez-vous qu’il en soit autrement … Vous prenez une fille au teint bien blanc, 7 garçons, de la neige, un off en direction d’une ville minière, et forcément vous en arrivez à ce titre racoleur. Ne vous plaignez pas, une copine m’avait proposé : « 1 fille, 7 garçons, des tas de possibilités ». Certes je suis blonde et Blanche Neige est brune mais j’avais mis un bonnet noir pour me rapprocher le plus possible de celle qui m’a traumatisée à vie. Mes parents croyant bien faire m’avait en effet fait découvrir le cinéma via ce dessin animé, et j’ai fini planquée sous le fauteuil, terrorisée par cette foutue sorcière. Enfin je mange toujours des pommes c’est déjà ça. Tiens et j’y pense, j’aime toujours les diamants aussi … Comme quoi les enfants oublient vite les traumatismes !
Bref, je me retrouve quelques années plus tard dans la peau de mon héroïne qui attend que son prince vienne sur son beau cheval blanc, pour vivre mon premier off. Ouah ça y est je suis une grande : je vais faire mon premier off ! J’en rêvais, alors pour Noël, un peu en avance parce que je suis une fille qui n’aime pas attendre et qui serait plutôt du genre à déballer discrètement les cadeaux le 23 pour savoir ce que le père Noël lui a apporté, je me suis offert une petite balade pour aller à Saint-Étienne, le but étant bien entendu de repartir juste après dans l’autre sens, le bon, sur la Saintélyon, l’officielle.
Et oui messieurs les râleurs qui m’avaient accusée sur certains forums d’être à moi toute seule à l’origine du trou de la couche d’ozone parce que j’avais eu l’outrecuidance d’aller courir en Antarctique avec mes copains les pingouins en utilisant un avion pour rallier Ushuaia, moi je n’ai pas pris le bus, j’ai pris mes pieds pour y aller à Saint-Étienne ! Mon souci aujourd’hui c’est que d’un côté je meurs d’envie de vous raconter notre épopée et de l’autre je voudrais que ce genre d’expérience reste discrète pour ne pas voir débouler une horde de coureurs l’année prochaine.
Même si je me doute que la boulangère de Soucieu serait ravie de voir débarquer chez elle un troupeau de coureurs affamés désireux de faire un sort à son délicieux pain raisins noix.
Vivre un off comme celui-là c’est accepter d’aller au rythme des autres : personne n’est là pour montrer qu’il court plus vite que toi, nous allons tous au même endroit et nous y allons ensemble. C’est aussi respecter la nature qui nous entoure en prenant le temps de s’arrêter pour prendre des photos parce qu’après tout nous ne sommes pas aux pièces. Dire que certains traversent ces paysages en ayant comme seuls souvenirs le bout de leurs chaussures et les chiffres inscrits sur leur cardio…
Si à l’aller nous sommes un peu des Mike Horn, au retour nous serons entourés de dizaines de Brian Joubert… Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher d’entendre en voix off Nelson Monfort commentant les triples saltos arrière d’un très bel effet. Et oui je l’avoue, à Saint-Genoux, si mon fameux prince avait pu débarquer je serais montée illico sur son beau cheval pour rentrer plus vite. Mais finalement j’ai fini avec Kilian… Kilian, pas le vôotre, le nôotre !
Aujourd’hui je peux le dire, grâce cette joyeuse bande avec qui j’ai passé plus de 11 heures, j’ai vécu l’un des plus beaux moments de ma vie de coureuse. Sans pommes et sans sorcières…
Barbie. 🙂 www.courir-au-feminin.com
Article paru dans Ultrafondus N°76 Février 2011.