Une nouvelle édition de la LyonSaintéLyon s’achève. L’aboutissement d’une quasi année de préparation. La préparation du bonhomme bien sûr (ce n’est quand même pas rien de faire 136 km et 3000 m de dénivelé) mais également la préparation du Off lui-même qui requiert un minimum d’organisation même si le nombre de participants est faible.
La LyonSaintéLyon est une expérience unique en son genre à la croisée du off et de la compétition officielle. La plupart des coureurs connaissent la SaintéLyon au moins de nom et un grand nombre ont déjà participé à cette course mythique qu’est la doyenne de l’ultra.
Avec la LyonSaintéLyon, les participants découvrent le parcours de jour en petit groupe avec un maximum de convivialité. Tout a été pensé pour leur facilité la vie : sacs d’allègements pris en charge le matin au départ du Off, retrait des dossards effectué par Michel Sorine en personne (directeur associé d’Extra-Sports), ravitaillements basés sur le partage que l’on pouvait qualifier de gastronomique cette année. Chaque participant devait apporter quelques victuailles en privilégiant si possible des produits de sa région d’origine. Jambon cru, saucisson, plateau de fromages particulièrement fourni, nombreux gâteaux, fruits frais et secs, nougat … Je ne vous ferai pas le décompte exact pour ne pas vous faire saliver et puis la liste est bien trop longue. Je vais devoir ouvrir de toute urgence une épicerie fine !
L’ambiance est du genre humide mais les sentiers ne sont pas spécialement boueux pour le moment.
Je profite de l’occasion pour remercier le CT Lyon (club organisateur et créateur de la SaintéLyon) qui nous a accueilli avec beaucoup de gentillesse sous les tentes mises en place pour les ravitaillements officiels de Sainte-Catherine et Saint-Christo. Ces quelques instants de répit à l’abri des éléments ont été particulièrement appréciés d’autant que le responsable du ravitaillement de Sainte-Catherine avait allumé spécialement le chauffage à notre attention pour la durée de notre halte. De quoi apprécier encore plus le bouillon de vermicelles préparé avec amour par le staff de bénévole de la LyonSaintéLyon : mon père, ma soeur et ma femme. Une affaire de famille … D’ailleurs, Tidgi (un des participants) me surnomme Arthur Poletti. Toute proportion gardée, c’est flatteur, non ?
Pas de neige cette année pour recouvrir les paysages vallonnés des Monts du Lyonnais. La blancheur immaculée de l’édition 2010 n’a pas été au rendez-vous. Le soleil non plus du reste, enfin si, un soleil timide qui avait bien du mal à percer les brumes matinales. Pas de vue sur la chaîne des Alpes cette année, bien que nous avons tout de même aperçu quelques sommets enneigés entre deux nuages. Pas de coucher de soleil sur les hauteurs en basculant sur le versant Stéphanois du parcours.
Par contre la pluie était bien là pour tester notre vaillance entre Sainte-Catherine et Sorbiers. Une petite bruine poussée par le vent du sud qui nous cinglait le visage et qui s’est accentuée fortement par moments.
Le bois d’Arfeuille … nettement plus accessible qu’en 2010 sans la neige et la glace !
Cela dit, la bonne ambiance dans le groupe nous a permis de faire abstraction des éléments et de faire contre mauvaise fortune bon coeur. L’équipe était relativement homogène. Dès lors que le parcours nous le permettait, c’était papotage à tous les étages. Parfois, de courtes échappées se formaient mais les erreurs d’aiguillages ramenaient bien vite dans le peloton ces brebis égarées.
Et puis j’avais quelques atouts en réserve pour faire plaisir à mes ouailles. Chaque participant avait reçu au départ un buff jaune étoilé spécial LyonSaintéLyon, grâce à mon partenariat avec la chaîne de magasins Running Conseil. Un collector assurément …
Mais ma carte maîtresse, c’était l’organisation d’un tirage au sort proposé aux participants pendant le ravitaillement de Sainte-Catherine. En guise de lot, des dossards et pas des moindres : 4 dossards pour le Trail Verbier St-Bernard rien de moins que le premier trail de plus de 100 km en suisse, 4 dossards pour le Grand Trail du St-Jacques, une nouvelle course organisée par Extra-Sports sur les chemins de St-Jacques de Compostelle mais également 2 dossards pour le Lyon Urban Trail, la course aux 6000 marches d’escalier qui vous fait découvrir une facette insolite de Lyon et 10 dossards pour le trail des Cabornis, un trail exigeant qui exploite au maximum les Monts d’Or, un petit massif à la porte de Lyon. Chaque personne a eu donc droit à un lot gagnant, effet de surprise garantie. Vous n’imaginez pas comme j’ai eu du mal à tenir ma langue toute cette fin d’année ! Je remercie vivement les organisateurs du trail Verbier St-Bernard, l’agence Extra-Sports et Running Conseil pour les lots offerts, les participants ont apprécié. J’en connais même qui ont été scotchés !
Sainte-Catherine : ravitaillement gargantuesque et tirage au sort … Il n’y a pas de mal à se faire du bien.
Bon, il ne faudrait pas croire avec ces quelques lignes que nous avons passé notre temps à manger … L’objectif principal était de courir à travers les Monts du Lyonnais. Petites routes de campagne, chemins agricoles, sentiers : le parcours emprunte en grande partie le GR7, une des multiples branches du chemin de St-Jacques de Compostelle. Quel plaisir de revoir ces paysages vallonnés ! La vue porte loin sur la plaine Lyonnaise. Et puis il y a les hauts lieux de la course comme le bois d’Arfeuille ou le passage au point haut du parcours, à proximité de Moreau. Une multitude d’instantanés, de flashs accumulés au cours de mes dernières participations.
Et puis une fois la nuit tombée, la LyonSaintéLyon revêt ses habits de soirée, comme pour nous préparer au retour quelques heures plus tard. C’est fou comme nous formions déjà un chouette serpent lumineux à une vingtaine de coureurs. Imaginez celui de la doyenne forte de ses milliers de participants plus tard dans la nuit !
Petite visite aux organisateurs du Trail Verbier Saint-Bernard qui tenaient un stand au village de la SaintéLyon.
Nous avons mis 11h31 pour parcourir les 68 km du off, ce qui correspondait parfaitement à mes prévisions. Une bonne allure finalement si on prend en compte les temps de pause aux 3 ravitaillements. Pas de gros bobos physiques à déplorer même si Bruno Ladet nous a fait une grosse frayeur quand sa cheville s’est brusquement vrillée. Une bombe de froid, quelques granules d’arnica et l’homme était de nouveau sur pied. Il faut dire que le personnage était particulièrement motivé puisqu’il participait à l’épreuve pour récolter des fonds pour son association « Courir pour le Népal ».
Personnellement, après un échec à l’UTMB par manque d’entrainement (c’est difficile de se préparer efficacement en participant chaque mois à des courses longues), j’avais décidé de préparer sérieusement mon rendez-vous de fin d’année. Jean-Pierre Monciaux a eu la gentillesse de créer toute une série de plans d’entrainement pour la SaintExpress, la SaintéLyon et bien entendu la LyonSaintéLyon disponible sur notre site (www.la180.com). Après un break et une reprise progressive, j’ai suivi un des plans LyonSaintéLyon d’une durée de 8 semaines (5 séances par semaine).
Une préparation d’une redoutable efficacité puisque j’ai réussi à améliorer mon chrono sur le retour de près de 2 heures ! (12h44 en 2009, 11h51 en 2010 et 9h52 cette année). Un grand merci à Jean-Pierre et tout de même un peu à mes guiboles qui m’auront porté fidèlement tout au long de ses 136 km.
A l’arrivée à Gerland : pas frais le père Arthur ! Libellule et Mamanpat sont nettement plus en forme. Un signe qui ne trompe pas : elles papotent.
Nous avions un petit challenge avec mon compère Biscotte (3eme participation à la LyonSaintéLyon). Faire moins de 10h sur le retour et devant son petit camarade de préférence.
J’ai rarement été aussi en forme pendant une course. Je crois même que ça ne m’étais pas arrivé depuis février 2009 à l’occasion de la défunte Piste des Seigneurs entre Rodez et Millau. Après avoir cheminé ensemble jusqu’à Sorbiers, j’ai senti que Biscotte était légèrement en retrait dans le premier coup de cul à la Croix Rouge. J’en ai profité pour accélérer et poser une mine. Qui aime bien châtie bien. Simple et efficace, j’en fus le premier surpris, les rôles étaient plutôt inversés depuis le début de la saison.
J’ai baigné dans une douce euphorie jusqu’au ravitaillement de Saint-Genoux avant d’être rattrapé par la fatigue. Je somnolais ayant bien du mal à me concentrer sur ma course. Suffisamment pour qu’un coureur s’en inquiète et me conseille d’abandonner au prochain poste. D’après lui je zigzaguait tout en courant !
C’est l’ami Biscotte qui m’a tiré de ma torpeur en me doublant une première fois dans la longue descente sur Soucieu. Un électrochoc, une vrai décharge d’adrénaline. Pas question de laisser s’échapper l’oiseau. Le bougre était loin d’être au ralenti mais je suis parvenu malgré tout en tête au ravitaillement de Soucieu.
Biscotte, Gilles, Daloan et Arthurbaldur.
J’ai posé une deuxième mine en descendant sur le Garron, je m’attendais à être rattrapé sur le versant opposé mais c’est bien plus tard dans la fameuse côte de Beaunant (la dernière) que j’ai vu à nouveau la silhouette de mon compère se profiler. Je peux vous dire qu’il est du genre tenace l’ami. Pas le genre de garçon à lâcher le morceau. Mais là il n’y pouvait pas grand chose. J’avais une pêche incroyable et un mental au zénith ! J’ai déboulé dans les rues de Sainte-Foy comme un chien fou. vous m’auriez vu dévaler les marches d’escaliers deux par deux comme une gazelle. Un vrai bargeot ! L’arrivée était si proche, j’étais si bien.
J’adore la compétition, la gagne, me sentir fort et jouer à Pacman avec les autres concurrents mais la LyonSaintéLyon est avant tout basée sur le partage. Alors sur les quais de Saône, un peu avant le quartier de la Confluence, j’ai attendu mon compagnon. Nous avons été bien vite rattrapé par Tidgi et c’est ensemble que nous avons parcourus les derniers kilomètres et franchis la ligne d’arrivée. Cette fabuleuse arrivée à trois dans le Palais des Sports de Gerland après un mano à mano de 68 km représente tout ce que j’aime dans notre sport et fut un ultime cadeau pour clore cette édition de la LyonSaintéLyon.
Bon sang, qu’est ce que j’aime courir !
Arthurbaldur. 🙂
www.arthurbaldur.fr
[youtube M9YSMYbysGE]
Saint-Christo en Jarez
Temps de course : 2:07:07
Classement général : 4073/4625, Classement VH1 : 1367/1491Moreau
Temps de course : 3:08:21
Classement général : 3772/4588, Classement VH1 : 1281/1480Sainte-Catherine
Temps de course : 3:56:25
Classement général : 3679/4563, Classement VH1 : 1258/1474Saint-Genoux
Temps de course : 5:34:04
Classement général : 3562/4374, Classement VH1 : 1233/1422Soucieu en Jarrest
Temps de course : 6:54:31
Classement général : 3442/4281, Classement VH1 : 1199/1398Beaunant
Temps de course : 8:29:23
Classement général : 2974/4080, Classement VH1 : 1052/1343Arrivée Palais des Sports
Temps de course : 09:52:02
Classement général : 2736/4093, Classement VH1 : 978/1343
Le t-shirt Finisher en cadeau.
Le site de la course : La SaintéLyon.
Le site du off : La LyonSaintéLyon.
Quelques photos :
La LyonSaintéLyon 2011 – Arthurbaldur |
Génial ton film Arthur, excuse moi de t’avoir coupé l’herbe sous le pied. Mais ça ce complète super bien !
Tu as quand même l’avantage d’avoir une assistante vidéo qualifiée ! 😉
Il va falloir se creuser les méninges, pour être original en 2012 !
Une seule solution, m’entrainer comme une bête, être devant et filmer pour le retour la bataille finale entre Arthur et Biscotte !!!!!
Mon seul regret pour la vidéo 2012 : un p’tit incident technique m’a privé de la séquence vidéo de mon arrivée avec compère Biscotte et compère Tidgi.
Pour 2012, j’espère pouvoir battre mon premier chrono SaintéLyon de 2006 (9h08) … c’est pas gagné ! 😛
N’oublie pas, tu es réquisitionné d’office à la fin de l’année … 🙂