Le match Aller
Petit blabla à caractère introductif, informatif et tout autre mot en tif comme coupeur-de-tif mais ça veut rien dire dans le contexte…
Pour lutter contre le mal des transports, pour combattre le réchauffement climatique dont on ne nous parle plus beaucoup depuis que Jean-François Copé et François Fillon ne font plus de scrabble en tête à tête le soir devant la télé, pour détendre les muscles, pour rencontrer des gens sympathiques, pour manger des bonnes pâtisseries orientales, il y a un truc infaillible c’est la LyonSaintéLyon. Alors certes, il fallait n’avoir rien de prévu le premier week-end de décembre mais bon, il y a d’autres dimanches dans l’année pour aller boire du cacolac chez sa mémé à la campagne. Ou du pâté (de campagne), c’est selon…
Le seul truc avec la LyonSaintéLyon, c’est qu’il faut être un minimum organisé. Parce que bon, y’a quand même quelques préparatifs à effectuer avant de rejoindre le palais des sports de la capitale des Gaules (Lugdunum Hiems Ludos Palatium en VO sous-titrée). Le sens de l’organisation ça ne s’improvise pas, c’est un peu comme le sens de l’orientation. Sauf que pour l’orientation, on trouve maintenant des appareils bien pratiques qu’on appelle GPS mais il faut juste penser à mettre des piles chargées dedans… (Souvenirs d’une LyonSaintéLyon 2011 n’est-ce pas monsieur Biscotte ? ;-)) Et pour le sens de l’organisation, comme on n’a pas encore inventé de GPS, ben moi je prends une feuille et un stylo. Pour la LyonSaintéLyon, c’est pas bien compliqué, il faut faire trois listes : la liste de ce qu’on doit avoir dans le camel back, la liste de ce qu’on doit avoir dans le sac de change pour St Etienne (le mien est vert pour ne pas froisser les susceptibilités de nos amis ligériens) et la liste de ce qu’on doit mettre dans le sac du ravito de Ste Catherine. Avec ça c’est imparable, on ne peut rien oublier, ni se retrouver avec un bon saucisson dans le camel à la place de la poche à eau.
Bon par contre ça n’empêche pas d’oublier son bonnet en prévision de la nuit mais ça c’est une autre histoire…
Alors voilà, la LyonSaintéLyon – comme son nom l’indique – consiste à courir la SaintéLyon comme environ 6000 autres filles et garçons qui n’ont rien de mieux à faire que de courir en collant la nuit dans les sentiers gorgés de boue entre St Etienne et Lyon. Mais comme ça ne suffit pas, les participants de la LyonSaintéLyon se rendent au départ en courant, depuis Lyon. Idéal pour les victimes de cinétose (minute nécessaire de monsieur cyclopède : la cinétose n’a rien à voir avec le cinéma même si on est dans la ville des frères Lumière, il s’agit tout simplement du mal des transports).
Un moment j’ai envisagé d’aller de chez moi (Fleurieux sur l’Arbresle) à Lyon en courant mais quand je me suis rendu compte après 5 jours sans me raser que j’étais encore loin d’avoir la pilosité de Chuck Norris, j’en ai conclu que j’étais décidément une lopette et que finalement la voiture restait une bonne option pour me rendre au départ du périple du week-end. Me voilà donc parti pour 30 minutes de trajet en respectant les limitations de vitesse parce que je ne roule pas en DeLorean et que je ne m’appelle pas Jean-Yves, l’homme qui court plus vite que moi (ça c’est pas bien difficile) mais qui collectionne les prunes dès qu’il démarre un véhicule à moteur. Je ne sais pas comment on appelle un collectionneur de prunes, si vous avez une suggestion, je suis preneur.
Episode 1 : le match Aller : Lyon-St Etienne. 73 km.
Me voilà donc aux abords du palais des sports de Gerland, à choisir une place sur l’immense parking désert. Nul doute que demain ça ne sera pas aussi désert mais bon chaque chose en son temps. Petit à petit d’autres coureurs me rejoignent, j’en reconnais certains pour les avoir déjà vus ici même lors de la précédente édition de la LyonSaintéLyon et je fais la connaissance des autres. Il n’est pas encore 8h en ce samedi matin mais nous sommes déjà nombreux. Tout le monde est au rendez-vous : Reynald, Eric, Céline, Cédric, Anthony, Julien, Thierry, Bernard, Jean-Pierre, Stéphane, les deux Frédéric, Ludovic, Damien, Gilles et Franck. On voit que le chef a correctement rameuté ses troupes, on est à l’heure. Le vent est froid et tout le monde conserve une peau de yack sur les épaules car on n’a pas de torches pour allumer un feu de camp. Biscotte est en jean, la faute à son fils qui ne digère pas le cassoulet réchauffé de la veille, et en papa attentionné, notre Biscotte va garder son gone. Mais comme c’est quand même Biscotte dont il s’agit, et pas le papa de Choupi, il nous rejoindra plus tard pour courir lui aussi. Il n’est pas puni. Et voilà qu’arrive notre gourou, Arthur le Grand Chef aux Pieds Agiles (un cousin de Ours Assoiffé, le chef indien de l’album de Lucky Luke « Alerte aux Pieds Bleus »). Il est entouré de son team de choc, infaillible et disponible pour les 19 illuminés du jour. C’est beau la famille. Quelques photos pour la postérité et surtout pour montrer plus tard à nos petits-enfants qu’on y était, quand on leur sortira des cartons les épreuves papier de ces images jaunies dont ils se foutront éperdument, perdus qu’ils seront à regarder une rediffusion d’une émission de télé réalité à la mode.
Nous voici donc habillés de pied en cap, avec un superbe buff aux couleurs de la LyonSaintéLyon 2012 (merci Terre de Running) dont on peut se servir comme couvre-chef sous le bob lorsqu’on a oublié son bonnet parce que bon les listes manuscrites, ça a ses limites hein…
Nous nous dirigeons vers le parvis du palais des sports pour les photos traditionnelles d’avant course. Il faut en profiter. Nous sommes frais et dispos, nous sentons bon le sable chaud euh non, on sent bon la brise fraîche du premier matin de décembre. Je tente d’accrocher mes guêtres à mes pompes mais bon voilà, ça fait un an que je n’ai pas fait de trail un peu long et que je ne m’en suis pas servi, j’avais oublié que les élastiques de maintien avaient pété. Du coup, ça traîne sur le côté, je marche dessus, non vraiment là ça ne va pas ça fait désordre. Et puis ça me gonfle ces guêtres déchirées, et puis de toute façon les cailloux finissent toujours pas entrer alors hop je m’en débarrasse. Des fois dans la vie, il faut savoir couper la poire en deux, prendre des décisions, taper du poing sur la table. Alors voilà, c’est ma première décision franche de décembre.
Photos de groupe donc. Ça se bouscule dans le carré des journalistes, les flashes crépitent, on doit détourner la tête pour ne pas être aveuglés. C’est terrible, les enfants se jettent sur nous pour nous arracher un autographe, les femmes nous supplient de leur accorder un repas en tête en tête, mais nous avons une mission à accomplir et c’est le front haut et le coeur chaud que nous nous mettons en route. En l’absence de Biscotte qui nous rejoindra à Ste Catherine, c’est Thierry qui est le maître du GPS. Mais pour l’instant, il peut faire le malin, si on se paume entre Gerland et Beaunant, on aura l’air fin !
Les premières foulées sont tranquilles, et celles d’après aussi d’ailleurs. En fait, toutes le seront, c’est le principe d’un aller économe pour avoir encore des jambes pour enchaîner le retour. Et oui, pour réussir une LyonSaintéLyon, il faut savoir être économe. Bonne nouvelle pour les auvergnats et les écossais qui liraient ces lignes !
Le ciel est bleu, nous mettons le cap sur les berges du Rhône puis la traversée du même Rhône pour passer au nez et à la moustache du chantier du musée de la Confluence. Un instant on envisage d’aller boire un Nesquik chez Anthony mais on ne sait jamais, il pourrait y avoir un contrôle antidopage sur le parcours… A la place, on se contente de l’eau de la poche à eau, c’est toujours ça. Petit cafouillage sous le musée de la Confluence – aussi moche de près que de loin – et c’est en petites foulées que nous traversons le quartier du même nom. La Confluence, ses canaux, ses immeubles écologiques, son méga complexe commercial flambant neuf où les gens du coin peuvent consommer le samedi pour s’occuper, et nous voilà déjà à traverser la Saône pour nous engouffrer dans l’escalier qui monte (à ne pas confondre avec l’escalier qui descend parce que ce n’est pas pareil).
C’est la période grimpette qui nous réchauffe les mollets, et qui donne une jolie teinte rouge à nos truffes de trailers endimanchés (à ce propos, mauvais plan pour ceux qui chercheraient des truffes pour noël, suite à la sécheresse qui a sévi dans le Périgord, les stocks sont faibles et les prix s’envolent).
Je profite de la montée vers Ste Foy Les Lyon pour retirer le coupe-vent qui me tenait chaud depuis le départ. Le ciel se découvre, il n’y a pas de pluie annoncée par la météo mais depuis que Gillot Pétré est mort, je me méfie des annonces des présentatrices météo. Nous traversons les rues pavées et les ruelles de Ste Foy avant de basculer vers les aqueducs de Beaunant, lieu célèbre de la SaintéLyon (dans le sens officiel donc) lorsqu’en fin de course il faut monter cette côté, et lieu tout aussi célèbre de la LyonSaintéLyon lorsqu’en début de course, tout le monde y fait une pause pipi. Nous traversons la route au passage protégé en attendant que le bonhomme passe au rouge puis nous passons devant le garage Opel qui sera le lieu du dernier ravito demain au retour. Pour l’instant tout est calme, une voiture garée ce n’est pas très causant, et ce n’est pas parce qu’il y en a des dizaines qu’elles sont plus causantes. Nous embrayons donc dans la montée suivante, les paysages changent un peu, on commence à voir apparaître du vert mais pas du stéphanois, on en est encore loin.
Quelques arbres donc, les premiers sentiers et même le baptême de nos chaussures à la boue du quartier. Après 12 ou 13 kilomètres, il serait temps, je me suis quand même inscrit pour profiter de la thalassothérapie traditionnelle généreusement offerte par l’organisation. Dans un sentier raide, un bucheron équipé de sa chemise traditionnelle rouge à carreaux et d’une barbe de légionnaire s’évertue à faire tomber un arbre qui n’a rien demandé à personne. La corde au tronc, l’arbre condamné plie dangereusement mais ne rompt pas encore, ce qui nous arrange pour passer en dessous. C’est l’aventure à tous les étages… Mais nous en sommes sortis saufs, alors pour fêter ça nous nous remettons à courir en profitant d’un redoux de la pente.
Quelques foulées plus loin, nous apercevons les premiers monts (appelez les comme vous voulez) avec un peu de neige saupoudrée dessus comme un gâteau qui aurait reçu sa dose de sucre glace. Miam, ça donne envie ! Chaponost est avalé en trois coups de cuiller à pot, puis nous voilà devant le garon. Reynald choisit de faire du hors-piste. On a beau lui dire que ce n’est pas encore l’ouverture des stations de ski, et qu’il n’y a pas de neige, le voilà qui se prend pour un singe équipé de chaussures de trail. Pour les bananes en revanche, il faudra attendre un prochain ravito.
A propos de ravito, voilà bientôt 20 kilomètres que nous sommes partis, il serait temps de penser à manger ! D’ailleurs le panneau de la course indiquant « KM50 » apparait au détour d’un virage, dans le sens inverse. Donc demain, ici il restera 20 km… Mais pour l’instant, voilà Soucieu en Jarrest qui se profile. Le temps de faire quelques photos des paysages qui s’offrent à nous, avec du soleil, de l’horizon dégagé, les monts d’or dans notre dos, les monts du lyonnais devant, chez moi quelque part derrière les montagnes à droite… oh purée ça y est, comme d’habitude, je ne sais plus reconnaître les différents cols qu’on aperçoit. Bon c’est pas grave, je ne suis pas lyonnais, je pars avec un lourd handicap…
Soucieu en Jarrest. KM 23.
Il est temps de faire une pause gustative et de dévaliser la boulangerie pâtisserie. Un bagnat et une tarte au sucre plus tard, tout va déjà mieux. J’en profite pour passer un coup de fil à la petite famille restée à la maison et m’assurer qu’aucun grizzly n’est venu manger mes pots de miel.
Lorsque nous nous remettons en route le froid nous réveille et nous nous remettons à trottiner pour prendre la direction de la suite des évènements et notamment le nouveau passage de la course : le bois de la Dame. Pas la peine de nous concerter pour comprendre que demain dans l’autre sens, lorsque nous aurons plus de 110 km dans les pattes à ce moment, ça ne sera pas simple à gérer. C’est un joli toboggan qu’il faudra négocier. Et moi en toboggan je suis pas super fort, j’ai eu 2/20 à mon diplôme de tobogganerie et depuis j’ai pas vraiment bossé le truc.
Le truc marrant quand on fait le parcours à l’envers, c’est que le panneau « Descente dangereuse » se retrouve en haut d’une côte qu’on vient de gravir. Ça me fait d’ailleurs penser à la cote qui descend, un phénomène naturel tout à fait étrange qu’on peut voir à côté du village de Lauriole, au pied de la montagne noire, pas loin de Minerve (la cité de Minerve qui sera village de passage de la TransGaule 2013 mais là forcément les trailers peuvent pas comprendre de quoi il s’agit : c’est du goudron ! cf . http://www.cathares.org/lauriole.html )
St-Genoux. KM 35.
Grosso modo le milieu de la course. Ou si on préfère, le quart de la LyonSaintéLyon et d’ailleurs je suis champion du quatre quart, enfin non mais bon, à ce moment-là, je ne pense pas à grand chose d’autre qu’à Ste Catherine où nous attendent les victuailles emmenées par chacun des participants : charcuteries, fromages, confiseries, cochon de lait à la broche, sanglier en daube, tournedo au Rossini, salade de gésiers et de confits, cassoulet maison, baba au rhum, vin de St Chinian…
Ces transgressions alimentaires me feraient presque oublier que nous continuons d’avancer et que bientôt nous voilà à fouler du pied la neige qui s’est invitée dans les travées du bois d’Arfeuille. Opération marche pour tout le monde pour ne pas gaspiller une énergie qui nous sera précieuse au retour. La neige s’est donc invitée, on le savait ils l’ont dit à la télé en début de semaine. Mais bon à la télé, on raconte aussi beaucoup de bêtises, c’est comme l’histoire du loup ; moi j’y croyais pas (à la neige, parce que pour le loup, je l’ai vu…).
En plus comme on monte, la neige est de plus en plus épaisse. Quand j’étais petit on m’avait dit que plus on montait plus l’oxygène se raréfiait. Et bien non on m’avait menti. Plus on monte et plus y’a de la neige. Sauf que moi, le languedocien perdu chez les gones, je suis pas super à l’aise avec le concept de neige. Côté oxygènation (du cerveau) par contre, avec la Tramontane qui nous rend tous dingues, je suis au point (prononcer « au poinG » avec le G de l’accent tonique).
La neige donc, s’est pointée comme si elle était chez elle. Bon, nous du coup, on n’a pas vraiment osé dire quelque chose. On sait qu’on fera pas le poids de toute façon. Et puis c’est pas vilain ces étendues blanches, ça fait ressortir le bleu du ciel et en ces journées d’hiver précoce, c’est appréciable. Alors on profite, on sort l’appareil photo et on essaye d’éviter de mettre les chaussures dans trop de neige histoire de garder les pieds au sec. C’est important d’avoir les pieds au sec. Et je ne parle pas que des odeurs…
Bon enfin sur ces turpitudes neigeuses, nous courons, nous marchons, nous photographions, nous taillons la bavette, et puis hop voilà Ste Catherine et son ravitaillement. Biscotte vient à notre rencontre. Son fils a fini par digérer le cassoulet. A nous de manger maintenant.
Sucré, salé, fromage qui renifle, fromage qui marche tout seul, saucisson des monts du lyonnais, pâtisseries orientales (les mêmes que l’an passé et toujours aussi bonnes), et cette année on fait même les choses en grand puisque pour fêter les anniversaires de Biscotte et d’Anthony on a les bougies, le gâteau qui va dessous, les chants autour et le champagne dans les gobelets en plastique.
Sans oublier comme dans tout anniversaire les cadeaux : frontale Led Lenser H7. Mais comme à la LyonSaintéLyon, c’est un peu comme à l’école des fans, et que tout le monde a gagné, et bien tout le monde récupère une Led Lenser H7 avec les piles qui vont avec ; ce qui peut être rudement utile. Trop fort. Le tout à l’abri dans les tentes de l’organisation officielle qui est en train de se mettre en place pour accueillir 10 000 coureurs dans quelques heures. Nous mangeons, longuement, nous buvons raisonnablement, et puis bon, il faut s’y remettre parce qu’il nous reste encore un peu moins de 30 km avant St Etienne. On va y prendre du souci (c’est lyonnais ça ?)
La suite est blanche. Pas de castille. Ni d’Aragon. Mais stéphanoise. Et elle colle sous les semelles. Les 8 km qui suivent sont en effet bien enneigés, et nous devons faire la trace à plusieurs reprises dans des congères velues (c’est une image, la congère stéphanoise n’a pas plus de poils que la congère lyonnaise).
Mais comme disait Bobby, Languedocien inspiré dans sa chanson « Aragon & Castille » :
Vendre des glaces, c’est un très bon métier
Poil aux pieds
C’est beaucoup mieux que marchand de mouron
Patapon
Marchand d’ mouron, c’est pas marrant
J’ai un parent
Qui en vendait pour les oiseaux
Mais les oiseaux
N’en achetaient pas, ils préféraient l’crottin
De mouton
A ce propos, revenons à nos agneaux
Pas d’agneaux sur les collines enneigées entre Ste Catherine et St Christo en Jarrez. Juste des trailers qui ont perdu la trace GPS et qui rament dans un hors piste d’anthologie où l’on s’enfonce parfois jusqu’au genou dans une neige certes accueillante mais un peu collante, comme un chien un peu couillon.
Nous passons le point culminant de la course puis nous basculons sur l’Hôpital. Dans le ciel, le soleil tire ses dernières cartouches, vieux soldat fatigué qui ne veut pas mourir mais soleil ou pas, il y a des choses qui nous dépassent alors hop, du balai.
Ceci dit, nous trouvons que la neige est encore bien épaisse par endroits, et nous nous demandons comment va se passer la course officielle dont le départ aura lieu dans quelques heures. Parce qu’en l’état il y a des passages qui vont être compliqués à négocier…
A St Christo on mange des gâteaux.
Bon alors en fait non, on a surtout mangé des clémentines, mais pas beaucoup, on ne voulait pas abuser de la gentillesse des bénévoles qui préparaient les ravitos pour les coureurs de la course officielle. Là on a discuté avec les bénévoles, on a fait des photos et on a profité de la lumière avant de repartir à l’assaut de la nuit pour les 16 derniers kilomètres. Que nous avons rallongé car nous n’avons rien trouvé de mieux à faire que de louper un embranchement et d’aller jardiner. Et hop 2 kilomètres de plus, on est économe mais on est quand même généreux !
L’heure tourne, on n’est pas en avance. Aussi nous nous écartons un peu de la trace quelques minutes pour éviter de trop prendre de retard et d’accentuer notre détour. Sur la route donc, puis nous reprenons les sentiers officiels pour arriver à Sorbiers. Le problème c’est que lorsqu’on arrive à Sorbiers, on a l’impression qu’on est arrivé mais que nenni ! Ah la fourberie ! Encore 8000 mètres à s’enfiler sur les trottoirs de la périphérie stéphanoise. Quand je pense à l’an dernier où on avait un peu galéré pour trouver la trace jusqu’à Geoffroy Guichard et que maintenant il faut viser le parc des expositions… On ne peut même pas profiter de notre balade touristique de 2011. Bon tant pis, à la LyonSaintéLyon, nous sommes économes, généreux mais on sait s’adapter. Bref, on est des bons !
Finalement nous passons l’arche du départ (de la mi course pour nous) en laissant éclater notre joie, sous les yeux des relais qui grimpent dans les navettes de l’organisation en nous prenant pour des barges.
Voilà. Le match aller de cette LyonSaintéLyon 2012 est terminé. 73 km de faits. Il est 21h30, le timing va être serré, il nous reste 2h30 pour aller saluer les sponsors de l’épopée, manger, nous changer, poser les sacs à la consigne, nous reposer et repartir avec la course officielle… Va pas falloir mollir d’autant plus que je sens que les kilomètres de neige ont quand même pas mal entamé mon capital fraîcheur.
Le match Retour
Après un match aller à base de neige, de pâtisseries orientales, de comté de 18 mois et de raréfaction de l’air en altitude stéphanoise, nous avons mérité un bon petit repos. Et l’adjectif « petit » ne sera pas de trop. En arrivant à 21h30 au lieu des 20h00 prévues, nous n’avons pas trop le temps de bayer aux corneilles. Bon l’avantage c’est qu’au parc des expositions de St Etienne, on ne voit pas beaucoup de corneilles. Beaucoup de trailers en revanche qui semblent prêts à en découdre. Nous, on a surtout faim, on mangerait un ours sans décortiquer la peau ou alors une truite sans enlever les arêtes mais une truite ça ne nourrit pas son LyonSaintéLyonnais. Faut pas pousser. Mais avant d’aller combler les attentes de nos estomacs, il faut bien jouer le jeu des sponsors qui ont été généreux, et faire de la pub pour la LyonSaintéLyon avec une photo pour Le Progrès. Quand je parlais des flashes des appareils photos des journalistes en partant de Lyon, je n’étais pas si loin. En revanche, pour les femmes qui arrachent nos vêtements et nous réclament un repas en tête à tête, je n’ai pas bien compris mais je n’en ai pas vu. Je suppose que l’odeur de notre périple les aura refroidies… Et bien tant pis, puisque c’est ça, récupération des sacs dans le coffre de la voiture accompagnatrice et direction le Flore pour notre traditionnel repas d’avant course. Au Flore, on est bien, c’est calme, et ils ne jettent pas des cailloux sur les coureurs qui ont déjà un peu reçu par 73 km de trajet avant d’arriver. En plus y’a des pâtes et les pâtes c’est bon surtout après un tel périple et avant d’en reprendre une nouvelle dose dans la nuit avec les 6000 autres concurrents. Et puis je me serais mal vu repartir dans l’autre sens avec une demi pamplemousse et un yaourt à 0% dans le ventre. Tiens ! Encore un argument pour vous mettre à l’ultrafond. C’est économique, c’est écologique et en plus vous pouvez vous goinfrer sans risque d’avoir le ventre qui pousse. Cette petite balade de 140 km en plein hiver vous videra en effet de 5000 calories d’un coup. Même plus besoin de faire de régime ni d’acheter un bouquin d’un diététicien à la mode. On peut manger du chocolat, du fromage au lait cru (sus aux décrets abscons de l’Europe) et boire du vin rouge pour faire glisser tout ça, la balance ne mouftera pas. Donc si on résume, l’ultrafond c’est le sport idéal des gourmands qui sont avares.
Les pâtes ont été englouties. Avec du fromage, parce qu’on n’est pas puni. J’aurais bien bu un peu de rouge pour faire descendre tout ça, bon tant pis, on reste à l’eau minérale. Deux parts de tarte aux pommes et puis il faut se changer. La priorité c’est le soin des pieds. Parce qu’on peut toujours s’alimenter correctement, être chaudement vêtu, physiquement affûté comme un babybel sorti de son emballage, si on a les pieds qui couinent, on ne peut plus avancer. Il s’agit donc de commencer par une bonne vieille opération crème NOK dans tous les recoins. Dessus, dessous et sur les côtés : le but est d’avoir les pieds aussi blancs que les schtroumpfs. Pour le bonnet blanc en revanche, celui offert par Lafuma avec le dossard est un poil court, ou alors c’est parce que j’ai de grandes oreilles – c’est pour mieux t’écouter mon enfant !
En prévision de la nuit et de la fatigue, je décide de partir avec une épaisseur supplémentaire en haut et un collant plus épais en bas. Pendant ces préparatifs, quelques coureurs s’approchent et engagent la discussion lorsqu’ils apprennent que oui, c’est bien nous les fadas qui faisons l’aller retour. Bon c’est quand même intéressé, ils veulent connaître les conditions du parcours : l’épaisseur de neige sur les hauteurs notamment. On les rassure sur ce point en leur disant qu’après le passage des relais, des solos, la neige se sera tassée, et que donc, autant partir doucement pour passer dans les derniers. Bien entendu on ne leur parle pas du loup-garou qu’on a croisé entre Ste Catherine et St Christo, ni du Yéti qui a mangé mes barres de céréales chocolat-banane à proximité de Moreau. Et puis l’heure tourne. La terre aussi. Bref, il faut s’activer. Je dois retrouver mes collègues de boulot pour une photo commémorative avant le départ. Et donner mon sac à la consigne. Ce sac m’accompagne sur toutes mes courses, c’est un sac à dos insignifiant, qui a bien 20 ans, à l’époque où les produits étaient « made in France » et de qualité. Rien à voir avec les cochonneries made in China. Je le confie donc aux camions rouges et j’entre dans le vaste hall du parc des expositions à la recherche de Charlie… Ou plutôt de mes collègues. Mais je rencontre Taz par le plus grand des hasards alors forcément on papote. Et on rencontre d’autres gars donc on re-papote et on passe un stock de salive incroyable pendant un moment avant que je me rende compte qu’il est 23h10 et qu’il serait bien que je retrouve les collègues. Je m’éclipse, les retrouve, papotage épisode 3, le retour de la vengeance. Et enfin le moment tant attendu est arrivé, bientôt minuit, il est temps d’aller dormir.. euh non dommage, il y a un peu plus de 70 km à faire avant. Pourtant, on m’aurait donné un lit ou même un matelas, à cet instant, je suis sûr que je me serais endormi. Je suis soudain pris d’un coup de mou à faire passer le chien de Columbo pour Usain Bolt. La première explication qui me vient à l’esprit est que j’ai sûrement été drogué. Oui, c’est sûrement un coup d’Arthur ou de Biscotte, de mèche avec le cuistot du Flore pour me verser un somnifère dans la carbonara afin de me doubler au retour. A moins que ça ne soit les 73 km déjà effectués dont une partie terminale dans la neige épaisse a entamé ma fraîcheur physique ? Ma fierté préfèrera toutefois l’hypothèse des pâtes au somnifère.
On sort. Parce que quand des milliers d’autres coureurs sortent, on fait pareil. Panurge peut dormir tranquille (lui !) ; et puis accessoirement on est venu pour ça quand même.
La température extérieure est fraîche. Nouveau système cette année : les sas. L’avantage quand on fait l’aller retour c’est qu’on a une bonne excuse pour se mettre dans un sas modeste et ne pas jouer le chrono. J’avais choisi le sas 7h-9h mais je décide de rester avec Bruno et Nicolas, deux collègues de bureau qui partent dans le sas 9h-11h. Ils n’ont pas l’habitude de courir 70 bornes et ils ont décidé d’y aller mollo. Sage décision qui les conduira jusqu’à Lyon en un peu plus de 12 heures.
Sur la ligne de départ, il y a un monde ahurissant. On se croirait sur les grands boulevards parisiens un soir d’illumination à l’approche de noël. Le speaker surjoue, en fais des tonnes pour nous dire qu’on est des guerriers et que Conan le Barbare à côté c’est Bernard Ménez, moi à cet instant j’ai vraiment envie de dormir. J’ai les jambes molles, le jarret flemmard et l’oeil du tigre… empaillé.
Bon, c’est clair, je l’avoue, dans la LyonSaintéLyon, ce que je préfère, c’est l’aller. Le retour, c’est moins drôle. Mais c’est intéressant aussi. Différent, à coup sûr. Après que le départ ait été donné, nous marchons un moment avant de passer l’arche. Heureusement la route est large et le peloton s’étire, s’étire… La remise en route est tendue. Je sens mes muscles qui couinent un peu au niveau des quadriceps notamment. Mais ils commencent à être habitués de ce genre de blagues que je leur réserve de temps en temps. Alors ils couinent mais ils sont bien forcés de se mettre au pli puisque la tête a décidé qu’on rentrait à Lyon en courant. Y’a plus qu’à attendre que ça passe… Devant c’est parti à fond. Ou alors c’est moi qui me traîne. Plus sûrement un mélange des deux. Comme l’an dernier, il va me falloir dix kilomètres d’échauffement et la sortie de Sorbiers pour retrouver un semblant d’entrain. Jusque-là je plafonne à 8 km/h environ, à vue de nez. Je papote avec Bruno et Nicolas, on marche dès qu’il y a une côte, ça me va bien. Au rond point de Sorbiers, je retrouve beau-papa, bénévole préposé à la circulation qui vient à mon secours en me donnant un bonnet. Ça sera très utile pour les longues heures qui s’annoncent. Un peu plus tard, à la faveur d’une grimpette pour sauter dans les premiers chemins, je décide de me mettre à mon rythme. Non pas qu’il soit beaucoup plus rapide que celui de mes collègues mais c’est le mien.
La suite c’est beaucoup de nuit. Forcément en partant à minuit, ça n’aide pas, je vous l’accorde. Et puis beaucoup de neige. Et des bouchons. C’est marrant, les gens viennent faire une course de nuit, dans les sentiers, en plein mois de décembre mais on dirait qu’ils ne veulent pas se salir, alors ils contournent la moindre flaque de boue. Peut être qu’il y a une prime à celui qui arrivera le plus propre à Lyon, genre un chèque cadeau de 500 euros offert par une grande marque de lessive ? Damned, trop tard, mon 47 fillette a sauté gaiement dans la première flaque que j’ai croisée, je suis foutu pour le concours.
Entre deux bouchons, parfois on peut courir. Souvent on marche. Quelque part ça m’arrange, ça m’économise, surtout quand je sais ce qui nous attend entre St Christo et Ste Catherine.
Et justement, j’arrive à St Christo. Déjà 16 km de faits, 88 au total depuis le départ de Lyon. La poche à eau est pleine, j’ai encore les pâtes au somnifère dans l’estomac donc je ne m’arrête pas. Et je retrouve Arthur & Biscotte dans la file qui repart du ravito. Comme l’an dernier. Exactement au même endroit. Les bougres sont encore une fois partis plus vite. Cela accrédite la thèse des pâtes au somnifère…
On papote un moment et puis chacun reprend son rythme. Je décide de rester calme jusqu’à Sainte Catherine, comme je l’avais fais l’an passé. Sauf que la comparaison s’arrête ici. En effet, je constate tout de suite que même si je voulais accélérer, cette année, ce sera difficile. Mes jambes font la gueule. Et je n’ai pas envie de les froisser davantage. On va donc jouer profil bas. C’est une longue course d’attente qui commence. L’attente d’un second souffle qui ne viendra pas. Mais la situation ne s’empirera pas non plus. C’est toujours ça.
Je suis le petit train des coureurs qui me précèdent, un gros paquet. Je marche quand ils marchent, je trottinent quand ils trottinent et parfois je fais les bordures pour dépasser, notamment dans les descentes où je suis souvent un poil plus rapide. La tête n’y est pas. Les kilomètres s’ajoutent aux kilomètres mais je n’ai qu’une hâte : arriver au kilomètre d’après. Pour rompre l’ennui je mets le mp3 et balance la musique sur lecture aléatoire.
Les glissades sur la neige tassée et verglacée se succèdent, certaines se terminent par de belles gamelles. Je croise deux ou trois concurrents allongés dans des couvertures de survie, je vois même des pompiers emmener un concurrent dans une coquille. Il ne faut pas se disperser et rester concentré.
A Sainte Catherine, je passe dans la tente du ravito sans m’arrêter. J’ai mangé une barre de céréales depuis St Etienne, il m’en reste donc encore 5. Et je ne bois pas beaucoup donc je ressors aussi sec. J’en ai déjà marre mais vu que j’habite plus près de Lyon que de St Etienne, autant rentrer en courant que de m’arrêter ici…
Allez, on continue et les chutes se multiplient autour de moi. La descente du bois d’Arfeuille est un champ de bataille. Ça tombe comme à Gravelotte. Les corps frappent le sol avec un bruit sourd qui n’annonce rien de bon. Le verglas est là, tapis sous les feuilles, à flanc de rochers, traître et pervers. Deux fois je manque de voler mais je me rattrape avant de sauter dans le bas côté et descendre deux mètres à gauche du sentier, en me retenant aux branches. L’exercice de descente sur des oeufs se poursuit longuement, et c’est en me relâchant en arrivant sur une portion goudronnée que je vole sur une plaque de verglas. Ma hanche frappe le sol avec un « glong ! » pitoyable. Mais je suis déjà reparti.
Ravito de St Genoux. Mi course du retour, 108 kilomètres depuis hier matin. Toujours pas d’arrêt, il me reste 4 barres de céréales et de l’eau. Le nouveau passage du bois de la Dame passe mieux que je le redoutais. Je positive en pensant à autre chose car niveau plaisir je suis au niveau de la mer et l’électroencéphalogramme reste désespérément plat. Je pense aux courses de l’année qui vient de s’écouler, à la chaleur des longues sorties de l’été, et au goudron qui me manque. Pour l’heure j’ai les pieds trempés, les jambes dures comme du bois et une violente envie de dormir qui ne passe pas. En revanche la tête est bien là, et me murmure sans cesse de ne rien lâcher et de serrer les dents, j’ai l’intime conviction depuis le départ que même si je vais en baver, je serais à l’arrivée.
Au ravito de Soucieu en Jarrest, 47ème kilomètre depuis St Etienne et quasiment 120 kilomètres depuis Lyon. Pour autant je ne m’arrête toujours pas. Je suis un automate. C’est étrange comme sensation, j’ai comme l’impression que si je m’arrête, je ne pourrais pas repartir. Alors je fuis la lumière et la chaleur du ravitaillement. Je n’ai rien mangé depuis St Genoux, et pas beaucoup bu non plus. Ma tête m’impose de continuer alors je continue. La neige commence à tomber et ça me plait. C’est un élément nouveau avec le jour qui s’est maintenant bien levé. Et ça donne un caractère à part à cette fin de course.
A partir de maintenant le goudron a la part belle et ce n’est pas pour me déplaire. Même si je vais regretter de ne pas avoir pris des chaussures de route pour ces 24 derniers kilomètres. Avec l’action conjuguée de la neige, du froid et de la boue, la structure de mes Mizuno s’est rigidifiée et mes pieds ne sont pas super à l’aise pour dérouler la foulée. D’autant plus que le verglas est toujours présent, et il empêcher de courir vraiment détendu.
Le Garon, Chaponost… Je coupe le mp3 et soudain c’est Taz qui me double. Ça me fait du bien, on papote, je pense à autre chose est les kilomètres défilent plus facilement. Mais le Taz est plus frais que moi, je le laisse partir devant sans chercher à m’accrocher.
Enfin, Beaunant ! Je n’en peux plus. Ce n’est pas physique – bien que je commence à fatiguer – ce n’est pas mental – je sais que je vais aller au bout – mais c’est juste que j’en ai marre. 60 kilomètres à s’ennuyer ferme, c’est long. Alors, pour m’occuper l’esprit, je décide de reprendre le contrôle des choses. Un oeil à ma montre m’indique que si je ne mollis pas je dois arriver avant 10 heures du matin. Strictement aucun intérêt mais ça a le mérite de me maintenir en éveil et motivé. Allez hop, je ne vais quand même pas m’arrêter au dernier ravito. Une barre de céréales dans la montée de Ste Foy et ça ira bien comme ça. Comme je le fais depuis un petit moment je dépasse des concurrents à la ramasse. La fatigue est générale, la neige tombe à gros flocons, j’ai des images de retraite de Russie dans cette montée. Enfin on bascule de l’autre côté de la grimpette. J’ai les pieds en feu. Je regrette amèrement mes chaussures de route pullman mais ça ne sert à rien, faut aller au bout ainsi. Je me force à me relâcher dans la descente sur Fourvière. Mes pieds tapent le sol, pas simple de se relâcher, mes cuisses accusent le poids de plus de 130 bornes. Mais mon objectif de finir en moins de 10 heures me maintient à flots et m’interdit de flâner. Alors quand je traverse le pont sur la Saône, je relance. Une fois sur les quais, je relance encore. Que c’est long. Je compte les minutes. Et les kilomètres qui passent doucement. Encore 4… encore 3… purée il arrive quand ce panneau du 68ème ? On tournicote à la Confluence, les pavés ne font pas du bien aux pieds mais on n’est plus à ça près… 69ème… Le parc de Gerland… Que c’est long mille mètres ! Mais c’est dans la poche pour finir en moins de dix heures. Mon plus mauvais temps sur une SaintéLyon mais ça aussi on s’en fout. Quand on prend le départ d’une LyonSaintéLyon, le seul objectif est d’aller au bout. Quel que soit son niveau. Et si on fait ce genre de choses, c’est aussi pour rester humble. Et la difficulté que j’ai eu à boucler ces 71 kilomètres du retour m’ont conforté dans cette opinion !
Il n’est pas tout à fait 10h du matin quand je récupère mon tee shirt finisher, et que je file récupérer mon sac qui m’attend sous une couche de neige. J’ai simplement envie de retrouver ma petite famille et la chaleur du foyer, le feu de la cheminée pour réchauffer mon corps un peu secoué par les 144 kilomètres de cet aller-retour homérique. Cette course est magique. On a beau se dire chaque année que c’est la dernière fois, qu’on ne nous y reprendra plus, on y revient. Aujourd’hui, une semaine après cette LyonSaintéLyon, je ne sais pas encore si je serais au départ de la 60ème édition en 2013. L’afflux de monde est pour l’instant ce qui pourrait m’en dissuader. Mais je n’ai pas un mauvais souvenir de cette édition 2012. Pourtant, à la différence de 2011 où j’avais bouclé l’aller-retour assez facilement, cette année ce fut bien plus difficile. Les conditions météo difficiles, les 2 kilomètres supplémentaires n’y sont pas pour rien. Les 100 km de St Estève courus moins d’un mois auparavant à bon rythme (record perso) non plus… Mais qu’importe. Je suis heureux d’avoir encaissé le choc. D’autant plus que dès le lendemain, bon an mal an j’ai pu courir 9 kilomètres et enchaîner toute la semaine avec une ou deux sorties quotidiennes sans douleur. On va maintenant boucler 2012 en prenant quand même une semaine de repos relatif pour noël.
Oslo. 🙂
ultrapoesie.over-blog.com
Temps de passage au retour et position :
St Etienne : 00h08’26’’ (4371ème)
St Christo : 02h08’41’’ (4450ème)
Ste Catherine : 04h00’08’’ (3566ème)
St Genoux : 05h32’33’’ (2755ème)
Soucieu : 07h04’31’’ (2265ème)
Beaunant : 08h43’58’’ (1871ème)
Lyon Centre : 09h36’52’’ (1626ème)
Arrivée : 09h47’23’’ (1586ème)
Trèèèès sympa ce CR !!! Je l’avais déjà lu, mais on ne s’en lasse pas !!! 😉
Waouh, quel passionnant CR. Et quel chrono…
Bravo pour tout ça et merci de nous faire partager cette aventure palpitante