LyonSaintéLyon 2012 par Taldius ou « histoire d’un aller-retour »

Il existe de la magie dans ce monde. Cette magie est dans nos cœurs lorsque l’on désire, dans notre tête lorsque l’on rêve et dans nos yeux lorsqu’on réalise ses rêves. La lyonsaintélyon est un sortilège. Remontons si vous voulez bien 2 ans auparavant, dans la grande halle de Saint Etienne, près à m’engager sur mon premier trail de plus de 42km (Ultra donc), dehors les températures frôlent -10°C et il y a de la neige et du verglas partout depuis une semaine. Le doute étreint mon cœur, je me demande si je vais y arriver, si je suis bien équipé… lorsque le speaker annonce qu’un groupe de traileur viennent d’arriver en faisant le chemin à l’envers depuis Lyon. Je me dis que c’est fou, génial et beau car inutile. Je me promets alors que si je termine la SaintéLyon2010 je ferais un jour la LyonSaintéLyon. La magie m’avait pris.

J’ai bien tenter l’an dernier mais mon équipement et mon expérience des courses de plus de 100km étaient à l’époque insuffisante. Comme me l’avais dit Barbie et Jean-Michel à l’aller, les 100km sont un mur qu’il faut vaincre. C’est ce que j’ai fait cette année. Franchir les 100, je l’ai fait 3 fois Ultra des coursières des haut du lyonnais (103), Trace des Duc de Savoie (114) et 24h de Grenoble (132). Ce n’est pas pour autant que suis confiant pour la LyonSaintéLyon. En effet, la LSL c’est beaucoup de bitume et mes releveurs de chevilles n’aiment pas le bitume (cause de mon échec de 2011). Alors je me suis préparé sur le dur, sur les faux plats et j’ai essayé de les préparer au maximum, mettant de coté le D+, je me suis préparé pour un quadruple marathon.

La LyonSaintéLyon 2011 : la Lyon - Lyon

Je viens sur cette course avec mes partenaires habituels de ARDA (Adaranaz/Céline et Cyrion/Damien) avec qui je cours depuis mes débuts et qui m’ont par ailleurs mis le pied à l’étrier. Nous venons tous les trois avec le même objectif de finir cette course que nous avons tous trois abandonné l’an dernier. Arthur, grand seigneur s’il en est, nous a accordé sa confiance pour retenter le coup. Au cours de cette année, j’ai appris à mieux connaitre l’homme qui as ressuscité la LSL en 2009, c’est la magie de la LSL. Tout d’abord lors des courses partenaires de la LSL : Cabornis, Lyon Urban Trail… Mais aussi car il m’a proposé d’intégrer l’association Lyon Ultra Run. Avec cette association de traileurs qui vise à promouvoir la pratique de l’ultra-trail nous organiserons le 4 Mai prochain l’Ultra Boucle de la Sarra (UBS). L’association a aussi permis de mettre un cadre légal autour de l’organisation de la LSL.

logo long

Bon attaquons le vif du sujet. Je déjà dis que l’équipement est important pour dépasser les 100, alors je donne le détail de ce que j’ai emmené avec moi, si cela peut servir à quelqu’un. En gros, pour ceux qui ont déjà lu mon CR de la TDS j’ai reconduit l’équipement obligatoire des courses de l’UTMB,
– Porté au départ : Mizuno Wave Inspire 8 avec un paire de chaussette strap de chez Kalenji, Manchon de mollet Booster BV Sport, Cuissard compressif BV Sport, T-shirt transpirant Odlo, veste sans manche North Face finsher TDS 2012, Wind stopper Gore, compression de bras 6000D 2011, Buff LyonSaintéLyon 2011 (cou) et 2012 (tête), gant mizuno .
– Dans le sac Salomon XT 5 : Deux gourde 600mL, lampes frontales Petzl Trikka 2 plus, 200x6cm de bande strap avec ciseaux, casquette salomon urban trail 2012, bonnet Kalenji, gant kalenji, boitier de lunette de vue avec lunette, pantalon de pluie Quechua, une polaire Kalenji, veste de pluie avec capuche Quechua. Dans les deux poche à l’avant 1 gel endurance BCCA, 1 gels sodium booster, 3 gel antioxydant, 6 cachets de stop cramp, 5€ pour le ravito de Soucieu et tasse pliable raidlight pour ravito.

Au cours des dernières sortie longue je me suis rendu compte que je buvais beaucoup moins que d’habitude je suis donc partie avec mes gourdes chargée en boisson pour l’effort avec pour objectif de recharger en eau simple à St Christo. Il y a toujours tout ce qu’il faut à Ste Catherine. Pour ma part j’ai ramené des produit du Poitou : broyé, chocolat au cognac, fromage de chèvre, ce que j’ai complété avec des jus de fruits (ça change du cola et c’est tout aussi sucré).

La journée du samedi commence à 7h. L’avantage d’habiter à 10min du palais des sports de Gerland. Après un petit déjeuner normal et un habillement studieux nous arrivons au lieu de RDV au 7h59 pour 8h00, ce qui satisfait Cyrion qui n’aime pas arriver en avance. Il fait froid, après avoir saluer tous le monde en mode warior j’ai cours passer mon sur-pantalon et ma veste de pluie pour attendre le départ prévu au 8h30. Photos traditionnelles devant le palais des sports qu’il faudra rejoindre le lendemain, en tout cas c’est le plan.

Cela me fait penser à une réplique du big lebowsky :
Le Duc : Ah ça c’est un super plan ! C’est une petite merveille ton plan si j’ai bien compris. On peut dire que c’est de la mécanique de précision.
Walter Sobchak : Oh oui, c’est ça la beauté de la chose, c’est sa simplicité. Quand un plan est trop complexe, neuf fois sur dix il foire.

Jean-Michel est aussi présent, mais la mort dans l’âme ne peut pas venir avec nous, il nous suivra en vélo (on est ultra ou pas). Biscotte (collègue du Lyon Ultra Run) a des obligations parentales à accomplir et nous rejoindra à Ste Catherine,

Palais des sports – Soucieu
Etape 1: 23 km – 3h

Une pose façon sprint et nous voilà partit. Cette fois-ci je ne fais pas comme l’an dernier, je ne galope pas devant. Je reste tranquillement dans la peloton et en profite pour discuter avec Oslo (meilleur temps 2011 et 2012 pour le retour, amateur de course de sur bitume de plus de 100km). Il me dit qu’il a failli venir en courant (de Fleurieux) soit une bonne trentaine de bornes mais s’est ravisé. Connaissant le bonhomme il ne plaisantait pas. Pour preuve pour la fête des lumière il est rentré de croix rousse à chez lui en courant, soit un petit marathon 5 jours après la LSL, sic…

Courir ça réchauffe et j’en avais bien besoin, je suis de nature frileuse/prévoyante, je pars avec 4 épaisseurs. Sorti du parc de Gerland nous franchissons le pont et redescendons sur les quais. A ce moment nous rencontrons des personnes de l’organisation qui nous briefe sur les conditions de neige entre St Catherine et St Christo. Apparemment il y a 50cm de neige et la chemin est difficilement praticable même en raquettes. Cette nouvelle réjouit les plus masochistes d’entre nous, dont moi, plus c’est dur plus c’est bon. Pour paraphraser sieur Baldur, « la LyonSaintéLyon c’est plus qu’une course, c’est une aventure que l’on raconte à ses petits enfants au coin du feu. » Plus les conditions sont difficiles plus ce geste inutile est beau;) Nous repartons. Le passage sous le pont coté Saonne étant impossible à cause de travaux nous bifurquons pour passer devant le centre commerciale de la Confluence et retrouver le parcours.

Au cours de la montée de St Laurent j’en profite pour discuter avec Tidgi (Collègue Lyon Ultra Run) et le féliciter pour sa performances au marathon de Venise. Il a certes échoué dans sa lutte contre le chrono mais dans des conditions très difficiles il finira avec le même écart de temps entre le désiré et le réalisé que le kényan qui a fini second. Le soleil apparait, j’en profite pour mettre mes lunettes de soleil. Redescente vers l’aqueduc de Beaunant, je sais de c’est là le lendemain qu’il faudra avoir des jambes pour finir à bloc. Pause pipi traditionnelle, on attrape vite des coutumes sur la LSL. Au passage, Bob me parle de son projet des faire un plus de 100 sur route dans le beaujolais vert ou il s’entraine et qu’il va le faire en off cette année pour tester. Je lui dis que j’en suis. En début d’année j’avais fait une petite sortie (50km) avec lui, c’était bien sympa, il avait enchainé le week-end d’après avec un we choc 100+70km, sic…

Passé le garage Opel (dernier ravito) nous repartons en direction de Chaponost. C’est toujours à cet endroit que je me paume quand je tente de faire le trajet à l’envers. Ce n’est pas Olivier qui dira le contraire. Deux jours avant le marathon du beaujolais nouveau, je faisais une sortie longue avec un ami de longue date (Lycée Louis Armand, Poitiers) et nous nous étions perdu. Au passage un tordage de cheville qui m’a fait craindre l’entorse. La douleur est passée 2-3 jours avant le départ de la LSL et je n’avais rien senti au cours du marathon (c’est vrai qu’il y a aussi le beaujolais nouveau 🙂 ). Je parle à mes collègue de mes errances dans Chaponost, en me rappelant ici être passé à l’endroit et là à l’envers. Heureusement Tidgi suit la trace avec application. Nous repassons dans mon chemin tordeur de cheville, je préviens mes camarade, en guise de bonus il y a maintenant une tranchée en plein milieu.

A partir de ce moment nous découdront la boue. Une bonne boue bien froide et collante, ça me donne des flash-back de TDS, mais bon nous dans une zone civilisée donc parfois goudronnée. Nous évitons de nous faire écraser par la chute d’un arbre qu’un autochtone a décidé d’enlever du chemin. Nous arrivons enfin sur les hauteurs de Chaponost sous un franc soleil et pouvons observer au loin la neige sur les hauts du lyonnais. Une descente vers le passage du Garron (la faute est intentionnelle). C’est dingue le nombre de personnes qui font du cheval un samedi matin. C’est la première chose qui me passe par la tête, la seconde étant qu’en 2010 j’avais vu le soleil se lever à cet endroit et que cela m’avais coupé les jambes, je m’étais trainé jusqu’à l’arrivée alors qu’objectivement je n’avais pas de problème, promis, pas cette année. Le passage du Garron me rappelle la sortie longue que nous avions fait avec Damien et Céline dans la vallée du Garon. Et qui m’a donné l’idée de faire un trail qui s’appelerai le glouglou du Garon en mode Arancabirra.

180-2012-Taldius-01

Je galère pour pendre une photo du passage du Garron sur la passerelle du Garon et dois repartir en vitesse, on ne lambine pas sur la LSL cette année. J’ai même vu un concurrent sauter par dessus le cours d’eau. Finalement, nous remontons vers Soucieu au milieu des plaques de verre glas en faisant attention de ne pas se vautrer. Arrivée à Soucieu dans les temps prévu. Un passage rapide à la boulangerie, une part de pizza lardon/reblochon, une part de tarte à la praline et une canette de coca, il est 11h45 le déjeuné est avalé. Je consulte les messages sur mon téléphone ou on me souhaites un joyeux anniversaire, c’est assez surréaliste. J’aime bien me faire mes cadeaux tout seul 😉 , un cadeau immatériel mais si précieux à mon yeux. Je rempli mes gourdes dans les toilettes publiques et on repars.

Soucieu – Ste Catherine
Etape 2: 20 km – 3h

Je n’aime pas m’arrêter. Cela se confirme, quand nous repartons j’ai froid, je n’ai pas digéré et il y a un vent de face glacial. Serre les dents Anthony dans 10min ça ira mieux. C’est l’expérience et c’est vrai, 10min plus tard sortit de Soucieu tout va bien. Une petite causette avec Tigdi que cette année est un mixe entre ses trois précédentes SaintéLyon et LyonSaintéLyon avec un mélange de vent, neige+glace et boue. Et oui, la saintélyon ne se coure pas en été. Nous attaquons les nouvelles portions du parcours que j’avais put reconnaître lors d’un sortie organisée par Terre de Running avec notamment Cathy Dubois, qui sera la première féminine le lendemain. Nous sommes d’accord avec Tidgi pour dire que cette portions est plus diffcile et technique que le bois d’Arfeuille. Arthur est comme un gosse et se lance à fond dans la descente du bois de la Dame qui est parcourue par ruisseau, nous lui embrayons le pas.

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Remontée dans les feuilles, demain beacoup de courreur auront fait le ménage avant que nous ne passions.

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Je craint surtout pour mes chevilles après 110km de course. Une bref passage sur bitume, qui donne des envies à Oslo, mais vite freinée par le bois de la gorge, Une brève blague sur le rapport Dame/Gorge et c’est partit dans le chemin qui serpente. Il est vraiment beau se passage sous le soleil et c’est aussi cela qui fait le charme de la LSL, mon âme de randonneur ne m’a jamais quitté.

J’en profite pour faire une revue d’effectif

180-2012-Taldius-04 En tête Oslo et JP, c’est prémonitroire pour l’arrivée du lendemain.

180-2012-Taldius-05 Suivent Adaranaz et Ludo.

180-2012-Taldius-06 Franck, Tidgi et Cissou

180-2012-Taldius-07 Cyrion

180-2012-Taldius-08 Fredespoir et Arthur

180-2012-Taldius-09 Daloan, Runslow et Gilles (mister camera)

180-2012-Taldius-10 Fulgurex et Steff

Le remontée sèche par les bois et nous retrouvons le parcours habituel avec 3km en 200m de D+ en guise de bonus. Première trace de neige, boules de neiges et photos, quand je vous dis que les ultra-traileurs sont de grands enfants…

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Passage à St Genoux, les toilettes sont déjà montée, il ne devra pas y faire bien chaud cette nuit. Nota Bene, il y a du chauffage au ravito, bonne nouvelle. On continu, passe devant l’affiche promotionnelle de l’ultra des coursières des haut du lyonnais, ce qui me rappelle de bons souvenirs. Passage au panneau 35km, voilà on est au quart de la course il est 15h30 nous avons 1h30 pour rejoindre Ste Catherine.

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Pour peu, nous serions en avances, nous décidons de ralentir le pas pour la montée du bois d’Arfeuille. A mi-pente la neige s’est installée.

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Nous saluons de nombreux randonneurs qui sont plus au moins incrédule quant on leur dit que nous nous rendons au départ à St Etienne. Niege et verglas nous oblige à faire des petit détour, le lendemain tout sera dégagé, heureusement.

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Un passge particulièrement verglassé me donne le flash-back de 2010 ou j’avais vu des files de personnes revenir au ravito de Ste Catherine pour abandonner suite à une chute ou un dégout. Une déscente dans ce qui est et restera un ruisseau glacé, je me dis qu’il n’y aura pas moyen de ne pas se mouiller les pieds (ça c’est fait). Dans la joyeux troupe nous avons un chamois, un collègue qui cours le sourire au lèvres dès qu’il aperçoit un bout de neige. Nous arrivons à Ste Catherine où nous attendent Biscotte et Jean-Michel.

Regroupement avant ravito et arrivée colective dans la tente chauffée généreusement mise à notre disposition par l’organisation de la SaintéLyon. Comme toujours gargantuesque ravito. Mis en place par le père d’Arthur (membre de Lyon Ultra Run), la femme d’Arthur (membre de Lyon Ultra Run) et la sœur d’Arthur. Une entreprise familiale je vous dit, que je tiens à remercier de tout mon cœur. Je mange de tout, jambon, saucisson, pain, fromages, pâtisseries orientales arroser de café, coca, vin de savoie, Cerise sur le gateau Biscotte a remené le champagne pour arroser son anniversaire, je n’avais pas anticipé, promis ce sera moi le prochain coup. Nous soufflons les bougie avec Biscotte et Arthur prends la parole pour nous dire que nous avons des cadeaux et nous tends 2 Led Lenser H7. Puis avec un sourire déclare à l’assemblée qu’il y a une frontale pour tous les participants, car Led Lenser est devenu partenaire de Lyon Ultra Run et donc de la LyonSaintéLyon, merci Led Lenser. 17H, affublé de nos frontales flambant neuve (que je met dans un premier temps à l’envers) nous repartons.

Ste Catherine – St Etienne
Etape 3: 28 km – 5h

Comme on nous l’avais annoncé, il y a de la neige. En gros tas, par vague comme une mer blanche abandonnée. Le vent ayant fait son œuvre, de nombreuses congère se sont formées. Nous avançons tant bien que mal, dans la neige jusqu’aux genoux. C’est fatiguant, mais plus c’est dur… alors nous sommes fier de faire la trace.

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La nuit tombe avant que nous ayons rejoint St Christo. Nous sommes en retard, profitant que chaque portion de route pour grignoter un peu. Heureusement les nombreux bénévoles que nous avons put croiser vont faire un travail formidable et le terrain sera praticable quelques heures plus tard (beaucoup de gens ne voudrons pas me croire, mais je vous assure qu’entre les deux, c’est le jour et la nuit 😉 ). Nous arrivons à St Christo, discutons avec les aimables bénévoles, mangeons des mandarines et remplissons les gourdes. Il est 19h quand nous repartons. Une personne nous dit de nous méfier des plaques de verglas à la sortie de St Christo, dont acte. Et là, tout se complique.
Nous perdons la trace. 20 minutes à hésiter faire des demi-tour pour enfin retrouver le bon passage. Ca c’était la péripétie.
Plus grave, mon ami Cyrion, qui a beaucoup souffert cette année, est partit avec des semelles spéciales et celles-ci ont apparemment induit un syndrome de l’essuie-glace. Il souffre en descente et a des difficultés à courir. Or, il nous reste 10km de descente pour rejoindre le hall des sports. Le groupe se scinde donc en deux. Moi et Adaranaz restons avec Cyrion et essayerons de ne pas perdre le marquage alors que le reste de la troupe part devant. Pas de photos sur la ligne de départ cette année.
L’avantage c’est que nous n’aurons pas à faire la tournée des sponsors, mais c’est loin d’être notre préoccupation principale. Damien souffre, mais vaillamment il court dès que nécessaire pour éviter de nous mettre trop en retard. Pour suivons grosso modo l’itinéraire, nous retrouvons même Jean-Michel qui était resté pour nous indiquer la bonne direction. Juste avant Sorbier, je croise un randonneur qui est déçu de ne pas faire la trace et nous félicite de l’avoir faites.
Quelle est longue cette arrivée dans Sainté!!!
Après un joker téléphonique auprès d’Arthur, nous sommes sur ce long faux plats descendant qui mène à la zone industrielle de Sainté (que nous avions visité l’année précédente lors d’un mémorable jardinage collectif). Arrivé à un rond-point suivi d’un pont, nous sommes perdu. Grâces au GPS de Damien, nous retrouvons la bonne direction. Il est 22h, nous arrivons à la halle des sports. Coup de fil à Arthur, ils sont arrivés 30min plus tôt et sont au Flore avec nos sacs. Enfin, un havre de paix…

Le Flore – Le Départ
Etape 4: 0 km – 2h

Il fait chaud, il y a des chaise, voilà tout ce que je désirais. Une fois sur place mon estomac se rappelle aussi à moi, manger … pâte bolo avec du parmesan, tartelette arrosé d’eau gazeuse. 5 cafés, ça c’est fait. On discute de choses et d’autres pour se donner du courage. Cyrion confirme à Arthur qu’il restera là, la famille Baldur le ramènera avec nos sacs jusqu’à Lyon pour qu’il récupère ma voiture et aille dormir dans un bon lit chez moi. Adaranaz va bien et est super motivée, bravo seule féminine de l’édition 2012. Changement tactique avant d’affronter le froid (car les température ne vont pas se réchauffer). Bilan corporel, tous va bien, sensation douloureuse au releveur droit, mais uniquement quand je marche. Je profite de l’échantillon gratuit de baume du tigre récupéré lors du MIB2012 pour m’en mettre sur les chevilles. Cela picote, c’est chaud et c’est froid, mais ça à l’air de fonctionner.
– Porté au départ : Mizuno Wave Inspire 8 (rien à redire sur la neige) avec un paire de chaussette trail Thyo, Manchon de mollet Booster BV Sport, Cuissard compressif BV Sport + ¾ gore par dessus, T-shirt transpirant raidlight Nivolet Revard 2011, Polaire Quechua, Wind stopper Gore, veste de pluie avec capuche Quechua, compression de bras Radilight finisher Montagn’hard, Buff LyonSaintéLyon 2010 (cou) et bonnet Lafuma SaintéLyon 2012 (tête) + cache oreille Ultra des Coursière des haut du Lyonnais, gants mizuno + gants kalenji. Evidemment Frontale Led Lenser H7.
– Dans le sac Salomon XT 5 : Deux gourde 600mL, lampes frontales Petzl Trikka 2 plus, T-shirt transpirant carline Millet, bonnet Kalenji, pantalon de pluie Quechua. Dans les deux poche à l’avant 2 barres au chocolat, 3 gels antioxydants, 2 de bicarbonate à mettre dans l’eau, 2 cachets de stop cramp et tasse pliable raidlight pour ravito. Gourde remplie de boisson pour l’effort.

Je suis censé retrouvé Fernando (un ancien collègue mexicain) dans la halle (le monde est petit). Je n’arrive pas à la joindre par téléphone, tant pis, je le verrais en course. J’étais censé retrouver Nicolas de Lyon Ultra Run pour faire le départ avec lui, pareil, personne (je le retrouverai en course). Je m’apprête à retourner au flore et je croise Céline. Nous restons un quart d’heure à patienter dans la halle. Sa stratégie est de partir en fin de peloton, elle sortira donc au dernier moment. Je compte partir le plus vite possible pour éviter les bouchons plus loin en course, nous nous séparons à 23h30, je ne la reverrais que seule finisheuse de la LSL. Sur le ligne de départ je retrouve un aller-retourneur (JP je crois), nous nous encourageons et checkons les gants avant de retourner dans notre bulle.

Sainté – Ste Catherine
Etape 5: 28 km – 4h
03:57:34
3342 / 5000 départ

C’est parti. C’est dingue comme les autres vont vites, c’est surréaliste, j’ai encore de la route à faire alors je me cale dans mon rythme marathon. Je ne veux pas faire comme l’an dernier et repartir trop lentement pour me retrouver hors délai à Ste Catherine.
Au bout que 2-3km, quand la pente commence à s’élever, je commence à dépasser, ça fait du bien au mental… je suis bien, tout va bien. J’arrive à Sorbier sans être trop tassé. Passage en mode rando. Il faut gérer la montée et calmer les jambes. Tout le monde est studieux, certaine personnes prennent des risques que je trouve inutile, je m’en garde bien, le principe est pas de risque avant Ste Catherine. Arrivée à St Christo en 2h. Je suis le plan, un ravito toutes les 2h. Je saute le ravito, comme prévu. Là, la neige est bien meilleure qu’à l’aller, mais prudence est mère de sureté. Sur la partie en goudron je rejoins Tidgi que je reconnais grâce à son Léon coller sur le sac à dos. Nous échangeons quelque mots, puis il me dépasse. Lors d’une portion roulant j’entends un « Hey Anthony !! » avec un fort accent mexicain. Fernando m’avait rejoint, je ne comprends pas pourquoi je le retrouve si tôt dans la course (il est marathonien et plus rapide que moi). Il m’explique qu’il a eu froid, ce qui lui a bloqué la digestion. Maintenant il va mieux. Nous devisons pendant 10min et le laisse partir. Une demi-heure plus tard je vais à nouveau le retrouver après un portion plus technique. Je lui dit que je vais bien et que si nous continuons sur la même base nous finirons en 10h (mon rêve, mon temps de 2010). Pour l’instant j’ai les jambes, c’est possible, faut que mes releveurs tiennent. Au bout de 5min, je le laisse partir pour ne plus le revoir, il finira en un peu plus de 10h. Arrivée à Ste Catherine, il me faut de l’eau, j’entre dans le ravito et là de longue minutes pour atteindre les robinets et d’autres longues minutes pour sortir du ravito,

Ste Catherine – Soucieu
Etape 6: 20 km
07:57:25
3468 / 5000

Je repars de Ste Catherine pour me rendre compte que des traileurs ont peur de la boue. A l’aller, au même endroit, nous avions pataugé dans l’eau glacé sans nous poser de question. Maintenant, c’est devenu un énorme bouchon. Je ne comprends pas. Le trail ce n’est pas de la course sur tapi, on y sali ses chaussures, il faut le savoir avant de s’engager. Coup de gueule terminé…
…Je suis contraint d’enjamber un barbelé pour éviter de faire encore grossir le bouchon (spécialité lyonnaise soit dit en passant). Le bois d’Arfeuille m’attends. Premier 100m, première chute. Le chemin c’est transformé en piste de bobsleigh et on descend comme on peux. J’avoue avoir passer certains passages sur les fesses. Les blocages de chevilles répétés ont eu raison de mon releveur droit, je devoir finir les 35 dernier km avec une douleur au pied droit et l’incapacité de courir dans descente. Mauvaise nouvelles, jusqu’à Soucieu c’est majoritairement des descentes. A ce moment je vois passer un Biscotte survolté, il me demande si cela va. Je lui dit que je viens de perdre du cheville. Il me répond qu’il m’en reste une et donc que ça va aller jusqu’à l’arrivée. J’approuve et le regarde filer tout en trainant la pâte. Ravito de St Genoux, j’ai faim. Je m’arrête manger mon mixe de pain, chocolat, saucisson habituel en ultra. Je croise Nicolas quand je repars et lui dit à plus tard tout en lui indiquant l’endroit ou j’ai trouvé le saucisson.
Je repars tant bien que mal, je sais que les deux passages en gorge profonde seront la pire épreuve qui me reste à franchir sur une cheville (il faut à tout prix que je conserve la gauche). Le tout droit dans la forêt est une épreuve, je me fais dépasser de tous cotés, mais je passe relativement proprement. Lors de la remontée je suis rejoins par Nicolas. Nous discutons, il m’explique qu’il était pas sûr de son état de forme car il a un problème au dos, mais là ça va passer, il n’y a pas moyen. Ensemble nous passons le bois de la dame, mieux que ce je croyais. J’aime ce passage il est beau et difficile avec une montée qui n’en fini pas. La montée, c’est bon pour moi. Arrivé au sommet je continu tranquillement avec Nicolas jusqu’à Soucieux. Il souhaite s’arrêter, je veux continuer, nous nous séparons.

taldiusSoucieux – Palais des sports
Etape 7: 23 km
11:34:20
3157

En peu avant le passage du Garon il me rejoindra pour définitivement me lâcher, il finira en 11h46.
Comme en 2010 les portions en haut du passage du Garon sont difficiles mentalement. Je fais le tour de tout ce qui va bien et me fouette mentalement pour avancer et cela marche. A partir de là, je connais par cœur, je passe en mode auto pour rejoindre Beaunant. Je suis en état pour le finish que je m’étais promis de tenter. Je mange bien, bois un thé bien chaud et go.
Montée de l’aqueduc en marche rapide, je donne tout ce qu’il me reste, surtout dès que je vois le panneau 10km. Au moment d’attaquer la partie en faux-plat montant, je vois Tidgi qui me dépasse, j’essaie de le suivre, mais il va trop vite. Les ultra runner sont des joueurs après 130km, en 10km il va regagner 500 places 😉 . A ce moment, je dis que l’on vois la différence entre quelqu’un qui participe à un marathon pour faire un temps par rapport à quelqu’un qui y va pour faire un record de consommation de vin. On est ce que l’on est. Je le regarde donc partir. Arrivée au sommet, Taldius c’est le moment pour que ça devienne « Legend… wait for it… dary ». Je passe la deuxième, la troisième, la quatrième… c’est partit, ce sont mes terres d’entraînement, si je ne l’ai pas déjà fait 100 fois je ne l’ai jamais fait. A fond, lâche tout ce que tu as, je dépasse des personnes qui marchent, des personne qui cours. A chaque annonce kilométrique c’est plus vite, plus vite, mode pac-man on et il reste encore des fantômes à manger. Arrivé sur les quai je déroule. Petite pause marche en arrivant à la pointe pour profiter du paysage et savourer le moment puis à block jusqu’à l’arrivée. Sur je pont je dois m’excuser pour pouvoir passer devant le regard interloquer des concurrents qui n’en peuvent plus. Que de progès en 2ans… je suis fier de moi. Plus vite, plus vite, à 100m de l’arrivé je retrouve Gilles notre cameraman pour qui je ralenti afin d’immortaliser le moment. Je franchis la ligne et lèvent les bras. Je viens de gagner 300 places. Je viens de boucler la LyonSaintéLyon, le sortilège a fonctionné jusqu’au bout.
180-2012-Taldius-16

Je récupère mon T-shirt bleu comme en 2010, je vais me boire une bière. Je rencontre Tidgi qui viens de ma mettre 10min en 10km et m’explique qu’il a joué au pac-man depuis St Genoux. Un coup de téléphone à Cyrion et nous rentrons à la maison. Adaranaz est encore en course, elle est à Beaunant. Nous la retrouverons 2h plus tard fatigué mais heureuse.

Bravo à tous les participant à la LyonSaintéLyon vous avez tous une place dans mon cœur, j’ai accompli mon rêve, mes yeux se portent désormais vers d’autres mythes…

LYON ULTRA RUNRécapitulatif :
DOSSARD N° 698
GARRON ANTHONY SEH
TEMPS COURSE ARRIVEE : 11:34:20
SCRATCH 3157/4015
CATEGORIE 1509/1823
MOYENNE: 6.048 KM/H