IRREVERSIBLE
Nous sommes le 23 Janvier 2015, il est 20h. Réunion du Lyon Ultra Run (LUR), nous faisons le bilan de la 180. C’était il y 50 jours. Des souvenirs…
Remenber
7/12/2014, Gerland, 14h30, photos des finishers. Je suis content pour Gaby qui boucle après son arrêt par le corps médical sur l’UB43. Un grand respect pour Tidgi le guerrier qui a fait la course sur ½ cheville après la chute de son toit. Respect aussi pour sire Arthur qui boucle sa sixième d’affilé. Reynald et Zézé ont sorti des chronos de folie sur ce nouveau parcours. Fred et Gilles toujours finisher (la magie du Trippoux). Perso je me dis que je dois laisser ma place, trois fois de suite cela suffit, beaucoup en rêve, comme moi en 2012, je souhaites qu’ils puissent le réaliser.
Escalier de la Mulatière, 11h, je fini ce qui représente la dernière difficulté. Je rends hommage à un kikoureur. Je rattrapes Olivier et fait mine de le dépasser. Il n’apprécie pas vraiment mon humour, mais rien de grave, nous finissons ensemble.
Nous croisons Arclusaz sur le pont de la Mulatière. Turtle nous filme pour l’arrivée. Nous laissons passer Ana qui finit fort. Je content de boucler ma troisième 180 de suite, surtout de finir avec Olivier.
Panneau 10km avant l’arrivée, 10h30, contracture au mollet. Je suis dans les temps, je temporises en alternant marche et course. Je me fais dépasser par une coureuse qui a reconnu mon écusson « la 180 ». Nous échangeons quelques mots et je la laisse filer. Beaunant, je saute le ravito, j’ai tout ce qu’il faut et hâte d’en finir avec la dernière ascension. J’ai un regain de forme qui se traduira par un bon pac-man (200 places de gagnées entre Beaunant et l’arrivée). Le passage au parc des hauteur me fait penser au LUT by night que le LUR co-organise. De nouveau sur le plat, je passe à côté de mon ancien appartement Avenue Laurent Bonnevay, ici je suis chez moi.
Chemin des lapins, 9h30. Je peux un peu courir dans les descentes ce qui me permet de maintenir l’allure à 6 km/h Mes jambes sont en bois, je m’applique à avancer, je sais que le secteur suivant sera roulant en faux-plat montant et que je vais perdre beaucoup de temps. Je me laisse dépasser et regarde le paysage. Descente vers le ravito, je mets tout ce qu’il me reste pour accélérer. Ravito, je suis cuit, mais c’est comme si c’était fait. Juste ne pas se blesser… Je prends le temps de m’alimenter, je bois mon dernier RedBull que j’ai transporté depuis Sainté. Je me sers de la cannette comme verre pour boire de la boisson énergétique. Et ça repars.
Final avant le ravito de Soucieux, 8h30. J’alterne course et marche, je reviens sur des concurrents qui m’avaient distancés dans la descente. Nous arrivons ensemble au ravito, je leur sors mon sempiternel : « j’adore quand un plan se déroule sans accroc ». En traversant le ravito, je mange chocolat, banane et pain, besoin de magnésium et de sucres lents. En repartant je discute avec un finisher de l’UTMB cette année, tout comme moi. Je me fais rejoindre par Olivier. C’est ça toute première participation à la 180, il est bien, je suis sûr qu’il va finir. 2km après la sortie de Soucieux, je le laisse filer, il va trop vite pour moi. Sur la route, se succèdent marches et courses, c’est ma stratégie pour économiser mes releveurs.
Lever du jour, 7h30, quelque part dans la descente du bois de la gorge. Je me sens bien, je dépasse, première année que cela m’arrive. J’arrive à tenir un bon rythme, je suis content. Sur la portion de route montant à Cornavent je rejoins un « ancien » de la 180 qui l’avait fait en 2011 (l’année de mon échec). Il se dit de retour de blessure et qu’il va juste gérer pour finir, je lui fais confiance et le dépasse au passage au sommet avant de m’engager dans la descente.
Bas de la côte menant à St André, 5h. Enfin ça monte ! Je retrouve mes sensations. La grimpette c’est mon domaine et j’en abuse, je dépasse (500 places de gagnées entre Ste Catherine et St Genoux). Mon moral repart en flèche. Petite pause sur le passage en single où l’on ne peut pas dépasser. Le souvenir de ce passage me donne des frissons quand je repense à l’Hivernal des coursières des haut du lyonnais que j’avais fait avec un dossard « Je suis Charlie », en ce moment sur mon frigo.
St André la côte, le voiture n’a pas bougé, toujours sur la trajectoire. J’engage la descente en plein milieu, dans l’eau et la boue. J’ai la satisfaction de constater que cette année, je ne suis pas le seul à préférer la voie « trail ». Je relance encore avant le ravito, je suis dans les temps. Malheureusement je dois rentrer dans le ravito car je suis à cours de nourriture. 5 min à jouer des coudes pour attraper 3 Pim’s, 2 pâtes de fruit et 2 morceau de pain. Je mange les Pim’s et garde le reste pour plus tard.
Ste Catherine, 4h. Je suis dans mes temps, les mêmes que les deux années précédentes. Tout va bien.
St Christo, 2h. Je suis dans mes temps, comme les deux années précédentes.
St Etienne, 0h00. Le départ. Je me suis dans le sas des 10-12h. Je pense mettre 12h comme l’an dernier. Je n’ai pas de séquelles de l’aller, je dois gérer jusqu’à Ste Catherine, c’est crucial. J’enverrai ce que je pourrai à partir du bas de la montée de St André.
A partir du virage de Sobiers, j’ai étrangement faim, je dois manger deux snikers pour calmer mon appétit. J’espère que cela ne va pas durer. Je sirote l’eau/redbull que j’ai mis dans mes gourdes et m’applique à suivre le rythme.
6/12/2014, Le flore, 20h45. Nous arrivons au Flore sous les applaudissements de kikourous, ça fait plaisir. Cette année tout se passe bien. Il y a manger, nous sommes dans les temps. Nous prenons le temps de manger et nous changer. Recharger les GPS et donner des infos à ceux qui sont inquiets du parcours. 23h30, un redbull et direction le parc expo pour attendre dans le foule. 10 min avant le départ, nous splittons (sans le faire exprès) le petite groupe de la 180 que nous étions et allons prendre place.
Saint-Etienne, la ligne de départ/arrivée, 20h15. Missions accomplies, j’ai amené tout le monde en un peu plus de 12h30, comme désiré par l’ensemble des participants, mon rôle de métronome est terminé. A partir de maintenant ce sera solo.
St Christo, 17h. Dans les clous, mon dernier intermédiaire est atteint, plus qu’à rejoindre Sainté et surtout ce redouté passage roulant pour atteindre le parc expo, sur lequel j’avais laissé mes releveurs en 2011. Je pars en queue de peloton, jugeant que je n’avais plus à mener l’allure et sachant pertinemment que nous allons nous splitter en petit groupe, je fais voiture balai.
Le ravito de St Christo, vide à cette heure précoce.
Plus que 22km pour arrivée à la moitié.
Ste Catherine, 14h. Comme prévu, mais tout le monde est surpris d’arriver si tôt. Nous n’avons pas de chauffage sous la tente mise à disposition généreusement par l’organisation de la SaintéLyon, personne ne trainera pour repartir, ce qui m’arrange.
Tirage au sort, je gagne le gros lot, le X-Alpine, Il va falloir bien récupérer de l’UB43 pour digéré 2 100km avec plus de 5000mD+ en 4 semaines. Je suis content, je voulais voire ce fameux nouveau départ avec la montée sur Catognes.
Les champs avant Ste Catherine
St-André-La-Côte, 12h15. Il ne va pas falloir trainer pour être dans le temps à Ste Catherine. Nous prenons quand même le temps pour nous regrouper, nous restaurer et surtout nous amuser. Une voiture rouge et en travers du tracé de la course, j’espère qu’elle aura bougé d’ici demain.
Premières neiges après St Genoux
La Boulangerie de Soucieux, 9h. Parfait au niveau timing. Plus personne ne râle. Un bonne pause traditionnelle, qui fait toujours du bien. Le froid est présent et motive tout le monde à repartir au plus tôt.
Cococardio au petit pont de bois.
Parc du Boulard, Chaponost, 10h30. Le groupe suit bien, nous sommes dans les temps. Demain à partir de là il va falloir serrer les dents, mais il ne reste qu’une dizaine de km avant l’arrivée, une sortie d’entrainement quoi 😉
Parc de Gerland, 6h30. Les grilles s’ouvrent, nous pouvons nous élancer, bien connue pour certains, un vrai défi pour les autres, la 180 commence. Je me place devant pour faire l’allure que j’ai prévue et qui devrait nous mener à Sainté en 12h30-13h. Ca couine pas mal pour suivre le rythme, surtout ceux qui n’étaient pas au top de leur forme. Nous temporisons en haut des escaliers du grapillon et avant le parc des hauteurs pour conserver l’homogénéité du groupe. A partir de Beaunant, nous avançons de manière compacte.
Appartement d’Oliver, 5h. il est l’heure de se lever et de commencer à se préparer. Les trippoux/pâtes sont en cours de digestion dans nos estomacs. Ils ont été abondamment accompagné de vin rouge super riche en polyphénol histoire d’assurer l’effet anti-oxydant. Nous nous au départ à 6h15.
Gilles, Fred, Will et Reynald.
Olivier et Nico (Appareil photo).
Arthur et Biscotte à la distribution des T-shirt et goodies.
5/12/2014, 19h, Appartement d’Olivier, Lyon. J’arrive le premier en sortant du travail. J’ai amené des bières, du saucissons et du rouge. Peu de temps après arrive William avec un brie pourrait servir d’arme de destruction de masse tant il est fait. Fred et Gilles le suivent de peu. Cyrion et Adaranaz sont les derniers, comme à leur habitude. Nous prenons l’apéro en buvant des bière en échangeant souvenirs et projets. Fred nous a ramené les désormais traditionnel trippoux du finisher de la tata auvergnate. Et c’est bien chargé en énergie que nous allons nous coucher.
« Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! »
Crédit photo : Cyrion de Bélériand.