Lettre ouverte pour une 180 réussie.
Comment parler de La 180 sans parler tout d’abord du LUR…
Le LUR, ou plutôt LYON ULTRA RUN, est une Association réunissant un certain nombre de coureurs d’Ultra (Une grande proportion de Trailers). Participants à de nombreuses courses, Organisant des événements tel que les LYON URBAN TRAIL, L’ULTRA BOUCLE DE LA SARRA, et se faisant quelques jolis OFF comme La 180.
Je les ai rencontrés pour la première fois à l’automne 2014, lorsqu’ils organisaient des reconnaissances pour le LYON URBAN TRAIL BY NIGHT. J’avais vraiment apprécié leur fonctionnement, solidarité, partage. Et je crois même que c’est là que j’ai entendu parler pour la première fois de La 180.
Je les ai revus à divers occasions (comme les 6 Heures de St Fons en 2015, où certains partaient même sur le 24 Heures).
Une Association très impliquée, qui abattais un boulot énorme lorsqu’il s’agissait d’organiser un événement. Chacun avait sa place et son rôle. « Arthurbaldur » en chef d’orchestre.
De temps en temps, il fallait bien qu’ils se trouvent un « petit » OFF pour se défouler. Sur ce principe, en 2015, j’ai même participé à une partie d’un OFF. Le TALC (Truc A La Con). La Boucle de La Sarra, mais au lieu de la faire sur 6 heures, il était prévu de la faire sur 24 Heures. Normal, quoi ! Parti pour faire 3 Heures de rotations, j’y étais resté 6 heures, tellement l’ambiance était agréable. Fallait pas déconner quand même, j’avais un 10 KM le lendemain 😉
La 180, c’est une sorte de OFF, de petit défi lancé comme ça. Pour faire la SaintéLyon, pourquoi ne pas rejoindre le point de départ en courant. Une Lyon – Sainté – Lyon. Ça a commencé en 2009. Au départ, ils étaient 2 et maintenant, chaque année il y a une vingtaine de participants. En 2013, ils ont dû changer le nom de la Course (auparavant elle s’appelait la Lyon-Sainté-Lyon), pour l’appeler La 180. D’une part, pour la notion d’Aller-Retour (virage à 180°), mais aussi sur le fait d’aller du département 69 au 42, puis au 69 (69+42+69=180).
Tout commence par une sélection sur dossier, au mois d’Avril, et un vote par les membres de l’Association. En effet, il faut pouvoir montrer patte blanche. Il est quand même préférable d’avoir fait une SaintéLyon avant de se lancer sur ce type de Défi 😉
Ce Défi me tenait vraiment à cœur. J’ai donc fait mon maximum pour être sélectionné.
Les mois passent, chacun participe à différentes courses, s’entraîne, et on se rapproche à grands pas de la Course. L’Organisation se met en place petit à petit. Il est même décidé que le LUR s’occupera de récupérer les dossards.
Nous n’avons rien d’autre à faire qu’à nous entraîner, et nous présenter le Jour J. Avec nos affaires de rechange pour Ste Catherine, ou St Etienne, et quelques victuailles pour le Super Ravito de Ste Catherine. Ben oui, on intègre quand même le LUR pour cette course 😉
Peu de temps avant l’échéance, nous apprenons qu’Arthur ne participera pas à cette 180 (quelques blessures l’en dissuadent). Un gros coup dur pour celui qui avait initié ce OFF, et participé à toutes les occasions.
Cependant, il y a une bonne équipe, et nous avons hâte d’en découdre.
Même si je ne récupère pas mon dossard, je vais quand même faire un tour au village le vendredi soir avec Magalie, histoire de prendre la température de cette Sainté-Lyon, et de récupérer quelques dossards pour des amis (dont celui de Vivi qui après avoir gagné un Dossard, décide de participer à la Saintexpress sur un coup de tête, Normal, quoi). L’Occasion de rencontrer quelques TEE, dont Claire, qu’on retrouvera sur la Course Dimanche.
C’est donc bien équipé que je pars rejoindre le point de rendez-vous, ce samedi matin. Un bout de chemin à pied (les trams ne passants pas encore), le metro est fermé (vive les grèves TCL), j’attendrais finalement le premier tram. Pas de souci, je serai loin d’être seul, tous les fêtards de la nuit ont décidé de prendre le tram. Moment incongru mais sympathique. Je me sens déjà dans un moment particulier, sur un week-end pas comme les autres. Entre celui qui n’a pas la force d’ouvrir les yeux, qui joue au Buzzer avec ma Go Pro, qui fait un concours avec son pote pour savoir qui est le plus bourré, cela reste tout de même bon enfant. Il y a aussi le lot qui se demande qu’un mec accoutré comme moi vient faire dans le wagon du sommeil !
Le Départ va être donné !
A quelques stations de l’Arrivée, je rencontre un autre coureur de la 180. On fait connaissance. Arrivés sur place, on met quelques minutes à retrouver le point de rendez-vous, et rencontrer les autres coureurs. On dispatch nos affaires, et partons devant la Halle Tony Garnier. Remise de Tee-Shirt, Badges.
Arthur est là, prêt à nous donner le signal de Départ. Nous sommes un peu en retard, par rapport à l’horaire prévu, mais rien de bien grave.
C’est parti !
C’est Taldius qui mène la danse, caméra à la main. Taldius, c’est le mec qui te fais du fractionné sur La 180 pour pouvoir tous nous filmer J C’est aussi celui qui s’est fait le BOL (Balade de l’Ouest Lyonnais) cet été, en OFF (280 bornes sur 4 jours avec le D+ qui va avec), et qui va remettre ça l’Eté prochain, normal, quoi !
Les autres ne sont pas en reste…… J’y retrouve William, Joelle, Corinne, Dominique.
Pas super à l’aise face à ces Ultras Ultra….. Je me sens vraiment comme un débutant. Ben en fait, c’est bien ce que je suis. Alors, tout va bien ! Je suis là pour apprendre, ça tombe bien, je me trouve en assez bonne forme, malgré le peu d’entraînement de ces dernières semaines.
On avance tranquillement mais sûrement. Passage du Pont Raymond Barre, à qui je promets de revenir le voir le lendemain, et nous partons en direction de Chaponost.
C’est sur cette portion que nous apprendrons que Jean Michel nous rejoint. Il est juste parti avec 30 minutes de retard 😉
En passant une petite passerelle, nous découvrirons un gros éboulement de terrain sur le Tracé Officiel qui empêcherait le passage du flot de coureur du lendemain. Il y a bien un petit single a côté mais cela semble léger. J’apprendrais plus tard, qu’ayant prévenu l’Orga. De la SaintéLyon, le parcours officiel sera rogné d’un kilomètre afin de ne plus passer par là.
Nous voilà à Chaponost, près de la zone Ravito du Retour. Rejoins par Arthur et Nicolas.
Déjà ça de fait, nous ne voyons pas le temps passer, à discuter tout en courant.
Nous repartons assez rapidement, j’ai comme l’impression que certains commencent à avoir faim, et le Ravito de Soucieu dont on m’a déjà parlé, doit y être pour quelques choses. Un Arrêt dans une Boulangerie de prévu.
Nous continuons notre progression, passage près d’une petite forêt de Sapins, et Arthur et Nicolas, sont là. Nous les retrouverons plusieurs fois sur la Parcours. William en profite pour faire quelques viDéos entre les sapins.
Avec les siennes, celles de Taldius et les miennes, j’espère qu’il en sortira quelques choses de bons 😉
L’approche de Soucieu se fait sentir. Pour progresser en tête depuis un moment, je vois quelques coureurs accélérer un peu le rythme. Je suis la cadence. Les chevaux sont lâchés, je suis toujours, ça m’amuse…… Cependant, la réalité de la course me revient de plein fouet, et je préfère diminuer un peu l’Allure de ce fractionné, ne sachant pas trop où on va, et ne pouvons surtout pas accélérer beaucoup plus. On arrive comme des flèches devant la Boulangerie. Je suis 3ème du petit groupe, et je comprends enfin le pourquoi de cette course effrénée.
Entre les habitants de Soucieu et nous, il était intéressant d’être bien placé pour se restaurer. Pour ma part ce sera une part de Pizza et une part de Flan. Accompagné des autres, je les engouffre rapidement. Nous nous faisons inviter par les bénévoles du Téléthon à prendre un petit café avec eux. Nous passerons quelques minutes avec eux à danser et discuter. Il ne faut pas perdre le côté festif de notre petit groupe 😉
Nous repartons ensuite. Pour nous réchauffer un peu. Pas simple de s’arrêter ainsi, de repartir. C’est ce qui me paraît assez compliqué sur cet Aller. Devoir gérer les moments où on a trop chaud, ceux où on commence à avoir froid. J’ai un peu de mal avec ce dosage de temps en temps.
Passage à St Genou. La zone de Ravito me semble bien succincte (le retour me le confirmera). Après une Micro-Pause, nous continuons. Avec Taldius, nous partons devant de temps en temps, histoire de faire quelques films de nos aventures.
Nous progressons assez bien, mais la difficulté de la course commence à faire son effet. Nous nous approchons du MaraTrail, et les sensations s’en ressentent. Heureusement, un ravito improvisé sur les hauteurs du Rampeau viendra à point nommé. Une petit bière, et on peut repartir de plus belle. Plus que quelques kilomètres et le fameux Ravitaillement de Ste Catherine pointera son nez.
Le Rampeau, la Grande Nouveauté de cette édition. Déjà aperçue sur une Reco. A la montée, nous la faisons à la descente. Je la trouve assez longue, et lui donne Rendez-Vous dans l’autre sens, pour cette nuit. Elle promet de belles choses. Nous remontons ensuite une petite portion du Bois d’Arfeuille. Des zones bien boueuses, cela risque d’être bien pire après le passage de plus de 10 000 Trailers.
Quelques kilomètres et nous arrivons à Ste Catherine. Accueillis comme il se doit par quelques membres du LUR.
Ce Ravito nous l’attendions, et nous sommes tous assez content de le trouver. Une bonne heure de pause. La plupart se change. Les autres, comme moi, découvrons ce ravitaillement gargantuesque, à commencer par une bonne soupe chaude. Ça fait vraiment du bien. Le reste du ravitaillement se compose de produits régionaux apportés par les membres de La 180, le tout complété par le LUR.
Un bon moment pour échanger.
Et puis, un joli tirage fait son apparition. Chaque membre va avoir l’occasion de gagner un Dossard pour une Course. Dans mon cas je tire les 24 Heures de l’Ultra Boucle de la Sarra. Ce qui me gêne un peu, c’est que je me suis engagé sur une autre course le même week-end, et surtout j’ai un Ultra sur route, une semaine plus tard. Mais l’Organisation nous offre la possibilité d’échanger nos dossards entre membres.
Après nous être rassasié, et avoir regonflé le mental (quelques messages qui font du bien), nous sommes prêt à repartir. Quelques photos et vidéo plus tard, et nous sortons de la tente prêtée pour l’occasion par l’Orga. De la SaintéLyon. Nous apprendrons plus tard que Jean-Michel nous sera passé devant au cours de cette pause.
Un peu moins de 30 KM et nous arriverons à la moitié de cette 180. Les organismes apprécieront cette pause un peu plus longue.
Le temps, pourtant, passe assez vite. Tout le monde n’est pas dans un bon jour, et nous décidons de tous finir ensemble. A l’origine, nous avions tout de même prévu de constituer des petits groupes pour s’occuper les uns des autres. Mais une telle aventure mérite qu’on s’y attarde tous ensemble.
L’Allure décroit un peu, mais cela n’a aucune importance. A mes yeux, il s’agit d’un tel moment, un peu hors du temps, que le Chrono n’a aucune importance.
Progressivement, nous atteignons St Christo en Jarrest. A 16 KM de l’Arrivée de l’Aller. Un bon arrêt, où nous retrouvons Jean-Michel qui nous attendait. Nous utilisons le Ravito de la SainteLyon, nous arrêtons quelques instants, et repartons tous ensemble.
Nous continuons à avancer, la fatigue se fait un peu sentir, en particulier avec la nuit qui nous entoure. Encore quelques descentes, et nous nous rapprochons de Sorbier, St-Etienne. Nous savons que tout le monde ira au bout. Une sorte d’euphorie, sur ces derniers kilomètres, m’empare, malgré cette partie difficile en ville. De toute cette aventure, c’est la partie que j’ai le moins apprécié….
On avance à notre rythme, passage le long des ronds-points. On en profite par découvrir un joli feu d’artifice. Tout d’abord, d’un point de vue sonore, car on ne voit rien du tout, puis à force d’avancer, on arrive à apercevoir quelques boules lumineuses. Bon, dommage, c’était le Final !
Quelques foulées encore, et nous nous arrêtons pour attendre tout le monde. Nous ferons les 200 derniers mètres tous ensemble.
Un passage sous l’Arche, qui fait une drôle de sensation. Le sentiment d’avoir achevé quelques choses, celui d’être bien loin de l’arrivée.
Quelques photos sous l’arche, dont celle du Progrès. Ça fait toujours plaisir 😉
Pour ma part, je suis assez pressé (je pensais à cet horaire depuis quelques temps). L’envie de vite me restaurer, me soigner, me changer, afin de pouvoir retrouver quelques amis dans ce que j’appelle « La Cours des Miracles », le Parc Expo de St Etienne. Fabrice, Nicolas, les Free Runners et Magalie.
Direction Le Flore, pour la Pasta Party en compagnie des coureurs de La 180. L’envie et l’impression de faire les choses rapidement. Mais je me trouve assez lent dans mes gestes, quelques oublies (même pour uniquement se restaurer ou se changer). La fatigue de la Course a fait son effet.
22h00 passé. Je laisse les autres coureurs se reposer et se recentrer sur leur course à venir, et je pars en direction de la Cours des Miracles.
Je déambule dans le Parc Expo…… Au bout de quelques instants je finis par retrouver Fabrice. Fabrice, c’est juste le type qui prend sûrement plus de plaisir que moi en course. Un peu comme moi, il n’arrive pas à résister à un Défi qu’on lui lance. Un ami hors du commun, toujours prêt à partager quelques kilomètres ou une bonne binouze. Toujours de bon humeur, et qui se fait sa petite sortie de fin d’année entre Saint Etienne et Lyon. Normal, quoi !
Il a retrouvé quelques amis sur place. Je prévoyais de le rejoindre après avoir retrouvé Magalie, mais ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu.
Je recherche encore un peu et fini par les retrouver. Avec le recul, j’étais bien décalqué à ce moment-là. Je reconnais assez rapidement Magalie, mais j’ai un peu de mal avec le monde qui m’entoure. Du mal à reconnaître les gens, l’impression d’évoluer au ralenti dans un monde en accéléré. On me dit que j’ai les yeux explosés, j’en ai pas l’impression, je me sens bien, mais ce décalage est bien présent.
Frédéric, Murielle, Seb, Marie, Greg…….. Christophe (que je rencontre pour la première fois). Une belle équipe de Free Runners. Un Club aux valeurs particulières, dont on ne sort pas indemne. Impossible d’y rentrer, et de ne pas s’y faire d’amis.
Frédéric, c’est le symbole du Trailer pour moi. Des courses bien planifiées, des prépa. En adéquation (avec les entraînements croisés en VTT qui vont bien). Très sympathique de surcroit. Première course avec lui, c’était au Trail du Vexin. Je suis juste impressionné par sa façon de s’entraîner. J’aimerais bien pouvoir suivre de telles prépa. Mais je me connais je suis un peu trop FreeStyle pour ça.
Murielle, peu importe la situation, elle a toujours la banane. Impressionnant. Reviens juste du Marathon de New-York pour sauter dans la boue de la SaintéLyon. Normal, quoi. Une bonne humeur communicative. Il faut toujours avoir une Murielle avec soit, assurance de bons moments.
Seb……. Que dire de Seb, c’est juste une référence. Le Monsieur qui va prendre le Départ de sa 10ème SaintéLyon. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu’il apprécie cette course. Une référence dans la notion de partage. Touche à tout Trail, Route, Marathon, Ultra. Que ce soit Caméra au poing, en accompagnement, on est assuré de passer un bon moment avec lui. Je crois même qu’il ne fait des plans de prépa. Uniquement pour partager ses entraînements avec d’autres.
Marie. Le sourire avant tout. Tout comme Fred, rencontré au Vexin. Au-delà du partage, d’être de bonne compagnie, elle envoi sévère !
Greg, rencontré sur plusieurs courses, dont la SaintéLyon de l’année précédente. Toujours prêt à relever un bon défi. Il partage le même signe de reconnaissance de la plupart des Free. Accueillant, sympathique.
Christophe, je le rencontre pour la première fois. Mais correspond bien à ce qu’est un FreeRunners.
Comment parler des FreeRunners, de la SainteLyon sans parler de Magalie. C’est grâce à la SaintéLyon que j’ai découvert Magalie, et depuis, on ne se lâche plus.
Je ne pourrais parler de la première partie de course sans parler du Lyon Ultra Run, pour la deuxième partie, ce ne sera qu’un Hymne à Magalie. Sans elle, il est clair que je n’aurais pas fait le même temps. C’est le symbole même de partage à mes yeux, de convivialité, solidarité. Je le sais, j’ai une chance incroyable de pouvoir être à ses côtés !
C’est avec grand plaisir que je m’apprête à courir à ses côtés (ou presque) sur cette Course.
Malhy. Je la connaissais un peu, par ce que j’en savais de Magalie. Nous échangeâmes un rapide bonjour. Mais c’est finalement après la Course que j’en appris plus. Une personnalité à part, qui mérite le détour. Au passage, très fier qu’elle intègre notre Club (Elle correspond tout à fait à son esprit) 😉
Je me pose quelques instants, mais comprend assez vite qu’il faut que j’aille déposer mon sac de rechange aux navettes, l’horaire de Départ se rapproche à grands pas.
Ce sera mon plus grand regret de cette Course. Je n’ai pas pu passer suffisamment de temps avec mes amis dans cette « cour des miracles », histoire de prendre la température, d’échanger avec eux. J’ai vraiment eu l’impression de louper quelques choses.
A mon retour, je rencontre enfin Nicolas, en venant chercher mon sac d’Hydratation.
Nicolas, c’est la personne qui a fait découvrir le Trail à Magalie. Nous avions échangé depuis quelques temps sur Facebook, et avions hâte de nous rencontrer. Pour poser un peu le personnage, vous prenez un mec, vous lui glissez quelques UTMB, TDS, Marathon des Sables, vous en ressortez une forte envie de partage, de convivialité, de passion, et vous vous retrouvez devant lui. En toute simplicité, il nous met à l’aise, transpire sa passion. En gros, c’est une personne avec une Aura comme il y en a peu. Après quelques mots échangés j’avais l’impression d’être sous sa coupe. Il m’aurait dit repartir pour un Ultra le lendemain, je l’aurais suivi sans hésiter, rassuré.
Tout ça pour dire, que j’ai fait de très belles rencontres en un lapse de temps très court.
Tout le monde commence à partir sur la ligne de Départ. Nous nous dispersons assez rapidement. Finalement, nous resterons Nicolas, Magalie et moi, à patienter, et à attendre se départ avec impatience.
J’ai vraiment l’impression de me lancer sur une toute nouvelle Course. Pas de douleur, motivé comme il le faut, et en très bonne compagnie.
Les Départs par Vagues vont s’enclencher….
Finalement, Nicolas parvient à partir dans la première vague. Nous resterons, Magalie et moi, en retrait. Prêt à partir sur la Deuxième Vague.
C’est Parti !
Nous partons sur un bon rythme. Les premiers kilomètres s’avalent au milieu du flot de coureur. Je me cale à distance relative de Magalie. Soit juste devant, soit juste derrière. Mais les sensations sont étranges. Pas très à l’aise niveau Cardio. L’impression de piocher un peu dans mes ressources, alors que d’habitude, cette allure (10,5 – 11km/h) me sert largement de récup.
Je sens donc tout de suite que la suite va être compliquée.
En sortant de Saint-Etienne, vers Sorbier. Ca va un peu mieux. On progresse à notre rythme, ça me convient bien.
On arrive assez rapidement à St Christo en Jarrest. Enfin, rapidement, je me comprends. 2h00, tout pile. Différent de l’année dernière, cette fois-ci on est obligé de passer par le Ravito pour continuer. A l’entrée sous la tente, j’ai l’envie de repartir de suite, vu le monde agglutiné. Magalie a cependant l’envie de se restaurer un peu, donc nous allons essayer de s’y faire une petite place. C’est en ressortant que nous tombons nez à nez avec Murielle, partie dans la première vague avec Sébastien. N’étant pas dans un bon jour, elle a décidé de s’arrêter là. Nous n’insistons pas plus. Et elle va donc attendre la navette de retour. Bien désolé pour elle. J’en profite pour changer de lampe. La mienne n’éclairait plus grand-chose, vu qu’elle m’avait déjà accompagné sur l’Aller.
Nous repartons ensuite en direction de Ste Catherine. A peu près dans le même rythme. 2 semaines après la Course, c’est un des passages où j’ai le moins de souvenir, plongé dans ma bulle, à essayer de limiter les dégâts. Ce que je retiendrais surtout c’est que c’est une portion où je resterais à peu près sur le même rythme que Magalie sur le plat ou quand ça grimpe, et inconsciemment je me sens l’envie de pousser un peu en descente, et d’en profiter ensuite pour marcher en attendant qu’elle me rejoigne. Je fonctionnerais de cette façon à de nombreuses reprises.
On arrive à Ste Catherine, je suis un peu soulagé. La difficulté est bien là pour ma part. Un peu plus de 4 heures de courses, on s’arrête quelques instants, on se restaure et commençons à repartir.
Cependant, une vision nous fiche un peu un coup au moral. A la sortie du Ravito, une file d’attente de Bus, navettes des relais, abandons nous pique les yeux. Ils sont illuminés, sous la buée, respirant la chaleur. Des airs hagards, des couvertures de survie. Sans rien se dire, nous accélérons le rythme, pour échapper à cette vision. Une fois passé, nous en parlerons plus librement.
Je sais, pour ma part, que nous arrivons sur la portion la plus compliqué du Parcours. Entre Ste Catherine et St Genou. J’essaye donc de me recentrer comme je peux.
La progression est moins rapide, mais mon rythme ne suffit à limiter notre vitesse. En effet, à St André la Cote, nous nous retrouvons nez à nez avec un bouchon, les coureurs ont l’air d’avoir du mal à appréhender les quelques mètres de boue d’un passage étroit entre boue et pierre.
Les Relais commenceront à m’énerver comme il faut, en essayant de doubler tout le monde, alors que nous patientons depuis un moment. J’ai d’autres exemples en tête où la façon de faire de certaines ou certains n’est pas en adéquation avec l’esprit que j’ai pu rencontrer sur cette course.
Quelques kilomètres plus loin, nous rentrons dans le Bois d’Arfeuille. Une petite descente avant d’attaquer la difficulté de la Course. On progresse, j’avais prévenu Magalie de quelques endroits à éviter (un peu trop boueux), mais cela ne nous empêche pas de nous faire coincer par un bouchon, tout le monde souhaitant éviter la boue.
Une fois sortis d’ici, nous nous apprêtons à grimper le Rampeau. Ca grimpe bien comme il faut, mais bizarrement, c’est là où je me sens le plus à l’aise. J’avance à bonne allure, Magalie aussi. Le Binôme est très à l’aise sur ce genre de Profil, ça fait du bien.
Arrivés sur les hauteurs, un petit vent très frais nous refroidis au fur et à mesure, même en trottinant. Nous progressons tout de même, et arrivons finalement au ravitaillement de St Genou. Après presque 06h30 de Course.
Une zone ravito très succincte, ça m’avait surpris à l’Aller. La tente, ne sert qu’aux Bénévoles. Aucun moyen de se réchauffer, alors que nous sommes dans une zone assez venteuse.
On se fait bousculer sans vergogne, chacun voulant se ravitailler, récupérer une petite soupe chaude ou un thé, pour se réchauffer un tout petit peu. Nous y arrivons finalement, mais impossible de réellement se réchauffer. Magalie tremble. Vu la météo et notre allure actuelle, c’est d’autant plus difficile pour elle. J’apprécie d’autant plus qu’elle m’accompagne ainsi, en particulier à ce moment.
Cette difficulté ressort et un petit moment fugace de doute lui passe par l’esprit. Faut-il continuer….
Ce sera de courte durée !
Elle compte repartir, se réchauffer en trottinant, une idée en tête, rejoindre l’arche d’arrivée.
Pour ma part, le Mental est intact. Je sais que j’irais au bout. Mais c’est à partir de là que ça va commencer à être vraiment difficile. Une fatigue physique générale m’empêche de courir trop longtemps. Je suis donc obligé d’enchaîner des périodes de courses et de marches.
Encore une fois, je comprends la difficulté de m’accompagner. Je comprends la chance que j’ai d’avoir un tel support.
C’est Finalement, dans les côtes en marchant, où j’ai le moins de mal à suivre le rythme. Les descentes me permettent de recoller plus facilement, mais j’ai l’impression de ne pas pouvoir garder le rythme trop longtemps.
C’est d’ailleurs ainsi, que je me ferais lâcher à quelques kilomètres de Soucieux en Jarrest. Un lot de coureur me passera devant, alors que je ne peux plus trop trottiner. Je sais qu’il faut que je patiente un peu, ça reviendra. Et entre temps, j’avance sur un rythme pas trop lent en marchant.
L’avantage, c’est que je profite d’un très joli levé de Soleil. Tout comme moi, d’autres coureurs semblent avoir quelques difficultés. Chacun arrive à alterner, entre les enchaînements de Marche et de Course.
J’ai l’impression que ça dure un temps infini, mais j’arrive enfin au Ravito de Soucieux.
Et là, comme un mirage, Magalie m’attend juste après le pointage. Je suis bien content de la retrouver !
Ca faisait un peu plus de 20 minutes qu’elle m’attendait. Assez inquiète de ne pas me voir arriver.
Le Ravitaillement me permet de me poser un peu. Je sens que le reste de l’aventure risque d’être long. J’ai de plus en plus de mal à courir longtemps.
09h00 à peine passé, nous repartons. Les réseaux sociaux ayant bien fonctionnés pendant mon passage à vide, nous apprenons que Damien n’est pas loin derrière nous. Nous décidons de poursuivre jusqu’à Chaponost, et de l’attendre là, pour finir ensemble. Claire, sa supportrice de choc, sera là.
Il m’est difficile de trottiner longtemps. Ces derniers kilomètres avant l’arrivée seront surtout basés sur de la marche, plutôt active.
C’est en particulier dans ces moments-là que j’ai conscience de la chance que j’ai d’être accompagné par Magalie. Un support indéfectible.
Dominique, de La 180 a un peu de mal, sur cette fin de parcours, mais semble plus lucide que moi. On se dépasse de temps en temps.
Des petites relances, de temps en temps. En particulier, sur la fin, quand on se rapproche du ravitaillement. Un moyen de discuter avec d’autres coureurs qui prouve qu’on est tous dans la même galère 😉
On y est ! Je sais que dans près de 2 heures, je passerais cette ligne d’arrivée.
Claire est là ! Et nous accueille comme il se doit ! J’en profite pour bien me restaurer, mais je suis un peu fourbu. Le fait de m’asseoir m’est pourtant très bénéfique.
D’un côté, j’ai envie de repartir rapidement, et de l’autre ça ne me dérange pas d’attendre un peu…
J’ai vu passé quelques coureurs de La 180 à ce Ravito…. Ça m’étonne, je pensais être loin derrière eux. Cependant, je sais qu’ils finiront beaucoup mieux que moi.
Damien arrive…… Il semble être un peu comme moi, content d’être arrivé là, mais largement fatigué ! Le temps de se reposer un peu, et nous voyons arriver Pegg.
Ce sera une belle arrivée !
Pegg, Magalie, Damien et moi !
Nous repartons, sûr de nous, en marchant. Ou plutôt Magalie embarque les éclopés qui ne peuvent plus que marcher 😉
A la marche, je suis de loin le moins en forme. Il m’arrive donc de trottiner un tout petit peu pour ne pas me faire distancer. Avant d’attaquer la cote de Beaunant, j’arrive à me lancer à trottiner dans la descente précédente. Je suis assez satisfait. Je ne pensais pas avoir ces quelques forces restantes.
On attaque la dernière grosse difficulté du Parcours. Cette fameuse côte de Beaunant. Bizarrement, c’est un profil que j’apprécie énormément sur cette fin de Course. Avec près de 140 kilomètres dans les jambes, j’y avance bien en marche active.
On progresse à un bon rythme, et on se permet de doubler quelques coureurs. Certaines situations mer surprennent. Des coureurs exprimant leur douleur à chaque pas, d’autres trainant les jambes, d’autres posés sur le bord de la route, mais prêt à repartir pour passer cette fameuse arche. Ça me surprend mais me fait prendre conscience que je ne dois pas être beaucoup mieux.
Je suis très fier de pouvoir finir ainsi avec eux.
Cette 180 est une épreuve de groupe. C’est tellement vrai sur l’Aller. Mais pouvoir le faire sur le Retour aussi, c’est une vraie chance !
Passage dans la forêt de St Foy, vers le Parc Aventure, c’est costaud mais la délivrance est pour bientôt. William me double à cet instant.
Nous progressons petit à petit. Plus que quelques escaliers avant de nous retrouver sur les quais.
Sensations hyper étranges, je n’ai plus aucune douleur dans la descente des escaliers, comme si je venais de débuter la course….. Je vole !
Claire vient à notre rencontre.
Il nous reste que quelques kilomètres, passage sur les quais. On remonte, et nous apprêtons à emprunter la Passerelle Raymond Barre.
Les filles sont parties devant pour passer sous les 13 Heures de Course, je m’étonne, j’arrive à les suivre. C’est dur pour tout le monde, mais on tient bon.
La Halle Tony Garnier est là, plus que quelques centaines de mètres. On y est !
Pegg est partie devant, on ne l’arrête plus !
Avec Mag. On se cale derrière un groupe de Jurassien.
Le Passage de cette Arche se fait en toute discrétion, surtout que je ne réalise pas encore tout à fait le chemin parcouru.
Un petit passage près du commentateur pour présenter le joli maillot de La 180, et je rencontre William.
Un Total de 145,45 KM (73,19 KM pour l’Aller et 72,26 KM pour le Retour) et 4154M de D+.
30 H 04 MIN…
14 H 05 MIN 36 SEC pour l’Aller et 2340M de D+
12 H 56 MIN 14 SEC pour le Retour et 1814M de D+
12 H 55 MIN 03 SEC Temps Officiel (J’ai du laisser tourner le Chrono à la Fin, un peu abasourdi par ces 2 jours de Course)
Le temps de récupérer un peu, nous retrouvons Pegg (en famille), Damien, Claire. Je croiserais aussi Jerome et Dominique de La 180.
Sur le point de partir, nous arrivons à retrouver Vivi, qui avait fait la Saintéxpress et qui nous avait attendus jusque-là. Si ce n’est pas une Super Capitaine de Squad ! Tout l’esprit FreeRunners réuni en une seule personne !
Elle nous emmènera rejoindre le petit groupe de FreeRunners encore présent. Ça fait un bien fou de les revoir, de pouvoir un peu discuter avec eux. Chacun avec ses propres anecdotes ! C’est aussi ça la SaintéLyon, le partage
En conclusion, me voilà Finisher d’une course hors du commun. Solidarité, partage. C’est ce que je retiendrais.
Une Orga. Du LUR au Top ! Des membres de la 180 qui ont fait de cet Aller une vraie promenade de Santé !
Un Retour que je n’échangerais pour rien au monde avec une Magalie qui est le symbole même de cette solidarité et de ce partage.
Bon, mon vrai seul regret, à part le manque de temps à St Etienne, sera la perte de mon Badge 180 sur le Parcours. Donc, si quelqu’un l’aurait trouvé, où s’il y en avait un de trop, je serais preneur (avec le regard du Chat botté auprès des membre du LUR 😉 )
J’ai vecu une super aventure, et tant que ce sera possible j’essayerais d’y revenir.
Le tout est de ne pas prendre cette aventure à la légère. Ce que j’ai un peu fait malheureusement. Mon entraînement a été un peu succinct. Ça peut passer sur un Aller, avec du foncier. Mais ça paraît un peu compliqué sur un Aller-Retour. Ce qui m’avait réussi l’année précédente, ne pouvais donc pas se reproduire sur cette distance.
Une bonne expérience qui me servira pour les prochaines fois.