La 180 2013 : quelques constats

Merci Laurent pour tes conseils voici le récit avec les photos.

Pour la seconde année consécutive j’ai eu le privilège de partager l’épopée qui consiste à faire un aller retour entre Lyon et St Etienne ; organisée de main de maitres par la Cuignet family et le LUR que je ne remercierai jamais assez.
Le WE commence bien, vendredi j’ai croisé Arclusaz Thierry Martine Christian et d’autres à Gerland et je me suis fait dédicacer des Bosses et des Bulles. J’ai aussi suivi la formation aux premiers gestes de secours, une bonne initiative de la Mutualité Française

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Malgré le ton parfois léger, ne vous méprenez pas : ce que l’on vit est une épreuve physique, au compteur il y a 150 km et presque 4000 m de D+

L’aller

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La, c’est la photo de départ. Vous voyez on a meme une lumière avec nous et on a eu droit à un départ filmé qui est passé à tout le sport : la classe quoi

Il fait moins froid que l’année dernière. J’ai le bonnet violet Vintage Saintélyon et un pack trail ventral raidlight pour l’aller, c’est pratique on peut mettre plein de truc facilement accessibles. Je pars en 3 couches en inaugurant mon windmachin chose Odlo bleu reçu de venteprivée.com la semaine d’avant. Faut faire attention à ne pas avoir trop chaud.

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Maintenant nous sortons de Lyon par La mulatière et dès que nous sommes arrivés sur le plateau , tout le monde s’est arrêté pour profiter de la levée du jour. On immortalise cet instant. Attention faut pas trainer, le Maître des allures Anthony veille

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Il fait un temps superbe et le mont blanc sera visible une bonne partie de la journée.

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On sort de Chaponost, vous allez dire : c’est le club ; une balade du samedi, on sent pas beaucoup l’effort ni la sueur; moi je dis c’est l’échauffement ; faut durer encore plus de 24 heures. Et puis faut bien qu’on papaute un peu non. Je suis à gauche avec mon ventral et mon brassard fluo (faut faire attention on circule sur des routes ouvertes à la circulation parfois) C’est peu avant que je commence à faire des kms en plus pour essayer d’appâter des groupes de féminines avec des dragibus… comme dirait Jean Phi dans le commentaire de son CR. Premier constat : Pour appater les groupes de féminines, les dragibus ne suffisent pas, personne ne nous a suivi dans notre progression (hormis le off du off)……

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L’arrêt traditionnel à Soucieu. Pas de Pénurie cette année, on est plusieurs à avoir passé commande

Faut faire le plein de calories car le temps pour arriver au ravito de Ste Catherine sera plus long. Pizza tarte aux pralines et nestea ( plus de coca depuis que j’ai lu que son ingestion favorisait l’apparition de crampes). Je profite de la tente du téléthon pour prendre un café chaud car il ne fait pas bon rester à l’ombre on se refroidit vite.Nous repartons après 30 minutes d’arrêt. Nous sommes pile dans le tableau des allures d’Anthony.

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Distribution de Dragibus avant d’attaquer les bois, bonnes descentes et montées à la sortie de Soucieu ; il faut prendre des forces.

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EHHHH Attendez moi faut que je range les Dragibus

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Les choses sérieuses commencent vraiment après soucieu ; on enchaine les bois aux noms évocateurs : la gorge ; la dame ; le Bois bouchat. Nous avons de magnifiques spectateurs (qui doivent se demander ce que font ces zozos dans le froid et dans ce sens ; ils ont du se tromper, ils sont givrés c’est pas possible)

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Malheureusement Ludovic est malade, nous faisons un arrêt pour organiser son rappatriement. Impossible pour lui de continuer avec de la fièvre.

Nous avançons à une allure régulière et des que l’on peut on court ; nous arrivons à Saint André la Cote

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La pause à Saint André la Cote : Magnifique je m’affale sur un banc et je profite du paysage. On a perdu un peu de temps excuse Anthony mais c’étais trop beau

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Après St Andre la cote : neige et soleil ; on se croirait à la montagne. Mince j’ai pas mes lunettes et ma crème , Je ne vais quand meme pas prendre un coup de soleil sur le nez mais cela ne dure pas. On se dirige rapidement vers le bois d’Arfeuille

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J’attends Patricia ; ce serait ballot qu’elle tombe seule et isolée ; détachée du groupe et en plus sur son coxxys par exemple ou que le loup ne guette le petit chaperon fushia. La partie Soucieu Ste Catherine est rallongée avec ce nouveau parcours, le ravito se fait attendre, j’ai faim, je puise donc dans mes barres, pates d’amande, isostar, surtout il ne faut pas oublier de boire.

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Enfin le ravito à Ste Catherine : je n’arrive pas à me rappeler si il manquait quelque chose;)

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La distribution des cadeaux : des dossards et des lampes Led senser Encore merci à nos sponsors et à Extra pour nous permettre d’utiliser les infrastructures. Le temps passe et Anthony nous rappelle qu’il y encore du chemin à faire. Il faut repartir, la partie neigeuse et glissante commence

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Patricia et Gabriel recollent au groupe Ils viennent de tomber chacun leur tour,heureusement sans gravité. J’ai froid à chaque fois que je regarde Gaby…

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Cette partie est magnifique avec le soleil couchant mais piègeuse, dans la dernière partie en descente vers ST je mets mes chaines.

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Le peloton commence à s’étirer, les jambes se font plus lourdes On dépense beaucoup d’énergie à controler ses appuis. Nous arrivons à Sorbiers, le retour sur le bitume et ces 7 km jusqu’au parc des expo sont interminables. Chacun avance à son allure mais nous veillons à nous regrouper 1 km avant la ligne pour pouvoir la franchir ensemble 14h 17 après notre départ. Il est tard mais je n’ai vraiment pas le sentiment que l’on a trainé en route, dès que l’on a progresseé dans la neige et la glace notre allure a ralenti.

Le Flore

Etat des lieux : je suis en bien meilleur état que l’année dernière, fatigué bien sûr mais j’ai réussi à courir sans problèmes avant ST et c’est plutôt rassurant. Il y a un Hic, il n’y a rien à manger, plus rien, pas un bout de pain de gateau rien……Mais les pâtes sont annoncées j’espère…. Maintenant je pense que cette attente a été un mal pour un bien ; plutôt que de se jeter sur le buffet je me suis changé et réchauffé (je me suis mis à claquer des dents et avoir des frissons des que je me suis assis) Quand les pates réapparaissent j’ai faim et les 2 assiettes passent sans problème. J’aperçois des têtes connues (bubulle arclusaz etienne ..) mais je reste dans mon coin ; je suis concentré sur mes préparatifs de retour. On me pose des questions devant une caméra mais je suis absent je réponds n’importe quoi. Je m’allège en ne portant pas mon sac ventral et en prenant le nécessaire pour sauter au moins 2 ravitos L’heure approche je sors avec Thierry et nous posons notre sac dans les camions sans queue ni bousculade ; un bon point pour l’organisation. Nous terminons l’attente dans le hall. Je suis confiant pour la suite Nous rejoignons la ligne tranquillement Je me positionne au fond du sas 9 h 11h. Avant de partir nous rendons hommage à Bernard Donzel et Sébastien Bresle en applaudissant une minute. 2 Grosses larmes s’écoulent alors sur mes joues, je me rappelle avoir cotoyé B Donzel au GR73 au mois de Mai. Je pars donc en écoutant U2 avec les yeux tout embués.

Le retour
Je sors de ST à côté de Thierry qui va prendre son rythme de croisière A bientôt Thierry. A la sortie de Sorbiers, je ne me pose pas de questions, je mets mes chaines easygrip achetées l’avant veille à Gerland. Je m’enfonce dans la nuit bien éclairée en essayant de ne pas trop glisser. Je reste marqué par ma fracture du poignet en dérapant sur la glace il y a 6 ans et je suis vraiment très prudent. Je n’avance vraiment pas très vite je pense que cela ira mieux après Sainte catherine, à l’aller c’était sec, et je pourrai me lacher. Erreur ….
Comme prévu je saute le 1er ravito. Vu la densité de coureurs je suis dans le peloton et pas en queue comme l’année dernière. Je continue vers Ste Catherine en alternant marche et course. Je dépasse Nicolas qui m’annonce qu’il s’est fait tacler au niveau du tendon d’achille et qu’il ne pourra pas continuer ; le danger peut venir de partout…

Petit ravitaillement à Ste catherine j’aperçois Corinne. Je suis confiant, la partie la plus dure est passée. Enfin c’est ce que je croyais, après la bulière ce sera bon. Ce sera bon pour les bains de boue de pieds oui ! il n’y a plus rien de sec, il va falloir avancer dans l’eau jusqu’à Soucieu. Le plus dur c’est le premier bain de pied, on a une petite sensation de fraicheur et cela passe. Je garde les chaines, le vendeur nous a assuré (j’étais avec Thierry lors de l’achat) que l’on pouvais les garder sur le bitume et c’est vrai . Une autre épreuve du retour se présente : il faut lutter contre le sommeil, cette fois cela va durer environ une demi heure,c’est vraiment très très pénible à vivre. Au moins je comprends l’expression « dormir debout !!! »

Je ne me rappelle pas que la descente montée du bois d’arfeuille était aussi pentue Je tire la langue et je m’accroche, enfin la route pour accéder à St André la cote. Il fait maintenant jour. Je commence à ressentir une gène ; je crains que les bains de pieds et la course sur chaines ajouté au fait que je n’ai pas trop serré mes chaussures ne m’ai donné des ampoules. L’année dernière j’ai fini avec la tendinite du marcheur (inflamation du releveur). J’avais trop serré mes chaussures et avancé marché couru trop longtemps dans la neige, Cette fois, j’ai peut être fait l’inverse, on verra à Soucieu.

La partie Saint Genou Soucieu se passe facilement. Avec Patricia, Nicolas Jean François nous avançons ensemble espacés sur 500 m ; nous nous ratrapons, apercevons, doublons à tour de rôle en fonction de nos sensations du moment. Je propose galament mon aide à Patricia dans une montée. Vu sa réaction, j’ai du dire un truc louche. Je continue à monter à mon rythme sur ma lancée … Je stoppe net et je me retourne en rigolant, je viens de comprendre l’interprétation possible de ma proposition et il m’a fallu au moins 3 minutes pour réagir ……je fatigue..

Second constat : quand on dépasse une Dame, on ne propose pas de l’aider en lui demandant si on peut la tirer, cela fait déplacé et vulgaire, ce qui n’est vraiment pas mon genre…

On se donne RDV à Soucieu et effectivement dans le gymnase tout notre petit groupe est là ou va arriver, on avais parlé d’un groupetto comme au tour de france pour avoir un maximum de finisher et il est en train de se former. Je dois absolument m’assoir pour regarder l’état de mes pieds qui commencent vraiment à me faire mal. Aie ! , moi qui n’ai jamais d’ampoules, c’est la fête des lumières. Il faut que je me fasse soigner. Je demande si il y a un poste médical ou podologue. Oui il est sur la mezanine du gymnase, tellement peu visible qu’ils n’ont pas du voir beaucoup de monde. Quand je montre mes pieds, c’est la fête : enfin un client, de charmantes étudiantes me bichonnent, ponctionnent, me désinfectent, me massent les pieds Elles les prennent en photo souvenir (imaginez la taille des ampoules) On m’annonce 5-10 minutes de douleurs et cela ira. Et bien oui, à la sortie de Soucieu, je cours. Je regarde l’heure, il n’y a aucun problème, je serai finisher.

Autre constat : il ne faut pas hésiter à s’arrêter pour se faire soigner ses bobos, je pense vraiment que la dernière partie aurait été un calvaire sans cet arrêt. Le hic c’est que je ne suis plus dans le groupetto, j’ai du stopper au moins 20 minutes. Je vais continuer tout seul. snif

J’alterne course et marche sans problème, je rattrappe et double,ce qui est bon signe. Je pourrais avancer plus vite mais je crois qu’inconsciemment je n’ai pas envie que la 180 s’arrête. Il fait beau ; il n’y a plus beaucoup de coureurs, bref je suis presque dans les mêmes conditions qu’à l’aller. Je mange un peu à Beaunant, je remplis mon bidon et je repars après 2 – 3 minutes d’arrêt. La montée des aqueducs est toujours aussi pentue cela tire un peu.

Je continue tranquilement, comment vais je descendre les escaliers avant le pont de La Mulatière ? sans aucun problème, je cours presque en descendant. A côté de moi, certains ont des poteaux à la place des jambes. Un petit détour pour atteindre le pont, la dernière ligne droite est proche ; un coup d’oeil à ma montre : je finirai pratiquement dans le meme temps que l’année dernière avec 6 km et du dénivelé en plus, je vais franchir la ligne en courant et pas sur une jambe. J’aurai mon T Shirt finisher, j’ai passé le pont, je tourne à droite, je vois La Halle, encore un virage, je traverse les voies du tram, je lève la tête, et devant mes yeux il y a quoi ? il y a un autocollant 180 !!!

Je m’arrête un peu incrédule, qui c’est ? ; Corinne et Hervé, Gabriel doivent être derrière ; mon groupetto doit être arrivé. C’est William qui m’annonce qu’il a une tendinite au bas de la jambe. J’ai compris, il a la même blessure que moi il y a un an. J’ai mal pour lui, il a du en baver car cela fait des km qu’il traine la patte.

J’ai mon groupetto, on va finir ensemble tranquilement en traversant le parc de Gerland en marchant et en discutant pour se soutenir. Nous profitons ensemble des derniers instants de cette 180 2013. Nous passons la ligne main dans la main, William a les larmes aux yeux, puis nous tombons dans les bras l’un de l’autre. Je te rassure William j’ai toujours tous mes doigts et cela a été un moment très fort, je remercie tes amis d’avoir immortalisé cet instant.

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Je suis finisher pour la seconde fois. Lalan qui n’a pas pu se joindre à nous à cause de sa fracture de fatigue et Ogo me félicitent. Un peu plus loin Biscotte me remet mon T Shirt de finisher ainsi qu’à William puis je récupère mon t shirt Sainte lyon. Je suis un peu perdu. Désolé je n’ai pas été très loquace et expensif envers nos chers bénévoles et les finishers qui ont eu le courage d’attendre mais la fatigue liée à la décompression s’abat sur moi.

Je pars chercher mon sac et me changer, je reste un bon moment abasourdi sur une chaise dans la tente. Ce satané sac pèse des tonnes, je pense à mon emploi du temps du lendemain, il faut que je rentre le plus vite possible pour dormir Je ne suis plus très lucide, je sors de la tente mais je ne retourne pas dans le palais des sports et me dirige vers le métro. Je renouvelle mes excuses à tous ceux et celles qui m’ont peut être attendu.

Encore merci, merci à Céline, Marie Hélène, Gérard, Biscotte, Chloé pour le logo du t Shirt, les membres du LUR et tous les coureurs de cette 180, une pensée pour Cécile qui aurait pu être parmi nous et que je n’ai pas cessé d’encourager pendant l’UBS pour qu’elle passe en courant devant moi, merci à nos sponsors led senser, Terre de running Extra sport et les orgas de trail qui nous dotent en dossards, merci au bénévole qui m’a ratrappé et aidé à franchir la dernière marche de l’escalier pour remonter sur le quai à La Mulatière ; sans lui je finissais avec le nez tout rapé

PS : Ceux et celles qui ne sont pas organisateurs ou bénévoles, j’espère vous voir tous passer devant moi le 17 mai à partir de 17 heures Chemin de Montauban à Lyon, pas d’excuses cela ne dure que 6 heures, j’aurai un petit mot d’encouragements pour chacun et des Dragibus ….et ce n’est pas très dur sur un tour le dénivelé est de 0 m mdr